Conversations

  • Série Activisme

    Le RCMN pro­pose une série d’é­vé­ne­ments de par­tage des connais­sances et de consul­ta­tion pour la com­mu­nau­té des musiques nou­velles autour des ques­tions d’ac­ti­visme dans la créa­tion musi­cale. Cinq conver­sa­tions en ligne, repré­sen­tant des artistes nova­teurs et diver­si­fiés de la com­mu­nau­té de la créa­tion musi­cale et sonore. Cette ini­tia­tive sou­ligne l’en­ga­ge­ment de notre com­mu­nau­té à répondre à l’in­té­rêt et aux acti­vi­tés autour des pro­blèmes sociaux et envi­ron­ne­men­taux dans notre pra­tique, en vue de créer une culture plus durable et inclu­sive pour tous. Cette série découle du FORUM 2021 : Ten­dez l’o­reille, en ras­sem­blant les groupes qui ont été pré­sen­tés dans les vidéos thé­ma­tiques du FORUM. Veuillez visi­ter notre page Face­book pour vision­ner ces évé­ne­ments dif­fu­sés en direct, ou abon­nez-vous à notre news­let­ter pour rece­voir le lien Zoom et par­ti­ci­pez en personne.

    Communauté – le 7 décembre 2021 à 16h HNE

    Dans la plu­ra­li­té des réseaux intimes de connexion sociale sou­vent fra­giles, qu’est-ce qui est déjà pré­sent ? Com­ment accom­pa­gner, appor­ter des sou­tiens, écou­ter quand les notes sont prises dans un filet et com­ment aider au démê­lage puis écou­ter le nou­vel enche­vê­tre­ment ? Peut-être devrions-nous deman­der la per­mis­sion d’a­bord ? Peut-être tout ça était déjà là ? Peut-on vrai­ment évi­ter de construire des patrouilles aux fron­tières, de pra­ti­quer l’ex­trac­tion, d’im­po­ser des caté­go­ries externes, de répé­ter les trau­ma­tismes ? Que signi­fie réel­le­ment l’a­van­tage mutuel ? Regar­dez la vidéo du FORUM 2021 : Communauté

    Ani­ma­trice : Rebec­ca Caines
    Invité•es : Louise Camp­bell, Gior­gio Magnanensi

    Résurgence autochtone – le 18 janvier 2022 à 16h HNE

    Com­ment les artistes et les com­mu­nau­tés autoch­tones réagissent-ils à la notion actuelle de « résur­gence autoch­tone » ? Com­ment la langue et la défi­ni­tion affectent-elles le tra­vail autoch­tone ? Le men­to­rat joue-t-il un rôle dans le tra­vail des artistes autoch­tones et com­ment ? Regar­dez la vidéo du FORUM 2021 : Résur­gence autochtone

    Ani­ma­trice : Bec­ca Tay­lor
    Invité•es : Astro­labe Music Theatre (Hea­ther Paw­sey & Del­phine Arm­strong Derick­son), Ian Cus­son, Gero­ni­mo Inutiq, San­dy Scofield

    Terre – le 15 février 2022 à 16h HNE

    Qu’est-ce qu’un rap­port sonor à la terre ? Com­ment pou­vons-nous encou­ra­ger et pra­ti­quer des rela­tions justes ? Quelle est l’é­thique de l’en­re­gis­tre­ment des pay­sages et des lieux ? À qui devons-nous deman­der la per­mis­sion et le consen­te­ment ? Regar­dez la vidéo du FORUM 2021 : Terre

    Ani­ma­trice : Wende Bart­ley
    Invi­tées : Tanya Kal­ma­no­vitch, Hea­ther Peat Hamm, Tina Pear­son, Jen­ni Schine

    Innovation/Technologie – le 15 mars 2022 à 20h HNE

    Nou­velles orien­ta­tions tech­no­lo­giques et nou­velles défi­ni­tions de l’in­no­va­tion. Com­ment tra­vaillons-nous avec les non-humains ? Qu’est-ce qui est incon­nais­sable dans notre pra­tique ? D’où viennent nos com­po­si­tions ? Com­ment défi­nis­sons-nous l’é­coute ? Est-ce que toutes les choses sont enten­dues, audibles ? Regar­dez la vidéo du FORUM 2021 : Innovation/Technologie

    Ani­ma­trice : Suzanne Kite
    Invi­tées : Amy Bran­don, Tere­sa Connors, Hel­ga Jakob­son, Annie Martin

    Accès – le 12 avril 2022 à 16h HNE

    Quel est l’in­té­rêt d’ap­pro­fon­dir l’ac­cès ? Une défi­ni­tion pauvre consi­dère l’ac­cès comme une rue à sens unique, où quel­qu’un qui n’a pas vécu quelque chose a enfin la chance de le prendre. L’ac­cès ici est plu­tôt un pont vers un échange cultu­rel où plu­sieurs per­sonnes ou com­mu­nau­tés béné­fi­cient équi­ta­ble­ment à par­tir d’un espace sans obs­tacle pour se ren­con­trer, se connec­ter, trou­ver des points com­muns, célé­brer la dif­fé­rence et par­ta­ger leurs cultures les uns avec les autres. Accroître l’ac­cès implique intrin­sè­que­ment de recon­naître les obs­tacles exis­tants. Quels sont cer­tains obs­tacles (dans votre tra­vail, votre entre­prise, votre com­mu­nau­té, votre dis­ci­pline, etc.)? De quelles com­mu­nau­tés, cultures ou expé­riences la com­mu­nau­té des musiques nou­velles a‑t-elle besoin pour aug­men­ter l’ac­cès ? Existe-t-il un lieu, une expé­rience, une com­mu­nau­té aux­quels nous ne pou­vons pas accé­der ? Que fau­drait-il chan­ger pour les rendre acces­sibles ? Regar­dez la vidéo du FORUM 2021 : Accès

    Ani­ma­teur : Col Cseke
    Invi­tées : Chel­sea Jones, Julie Richard, Ellen Waterman

    Remerciements

    Le RCMN recon­nait la col­la­bo­ra­tion et le sou­tien des nom­breuses per­sonnes et orga­nismes dans la créa­tion de cette.

    Cela inclut : com­mu­ni­ca­tions, Aurore Blon­de­lot ; gra­phisme, Mariah Mea­wa­sige ; adjointe admi­nis­tra­tive, Suzu Enns ; direc­trice géné­rale, Ter­ri Hron. Mer­ci aus­si au pro­duc­teur du conte­nu fixe Forum, Jeff Mor­ton, ain­si que les membres du conseil d’administration.

    Le Forum ne serait pas pos­sible sans les sub­ven­tion­neurs et les dif­fu­seurs suivants :

  • Série Décolonisation

    Bien­ve­nue à la série d’é­vé­ne­ments en ligne sur le par­tage de connais­sances du Réseau cana­dien pour les musiques nou­velles, à des­ti­na­tion de la com­mu­nau­té de la musique et de la créa­tion sonore, sur le thème de la déco­lo­ni­sa­tion. Ces six conver­sa­tions traitent des inéga­li­tés et de l’op­pres­sion dans notre pra­tique, pour sou­te­nir une culture plus géné­reuse et inclu­sive qui est pro­fon­dé­ment com­prise au sein de nos communautés.

    Les musiques nou­velles subissent une révi­sion fon­da­men­tale de leurs pra­tiques, de leur his­toire et de leur com­mu­nau­té. Jus­qu’à récem­ment, les « musiques nou­velles » étaient consi­dé­rées par ses pra­ti­ciens comme une forme d’art non com­mer­cial dont les racines étaient ancrées dans la tra­di­tion de l’Eu­rope occi­den­tale — qui a éga­le­ment façon­né la majo­ri­té de l’é­du­ca­tion et de la pro­duc­tion musi­cale. Selon un modèle colo­nial et supré­ma­ciste blanc du finan­ce­ment et des poli­tiques cultu­relles, les « musiques nou­velles » se trou­vaient valo­ri­sées et, par consé­quent, pro­fi­taient ain­si des mêmes sys­tèmes res­tric­tifs et/ou cri­mi­na­li­sants d’autres tra­di­tions de créa­tion et d’é­coute.

    En tant que com­mu­nau­té, nous devons nous désen­ga­ger de l’ex­clu­sion, la sup­pres­sion et la sous-esti­ma­tion de la dif­fé­rence et éta­blir des pra­tiques, des rela­tions et des cadres res­pec­tueux. La déco­lo­ni­sa­tion et le bou­le­ver­se­ment struc­tu­rel essen­tiel qu’elle néces­site au niveau per­son­nel, com­mu­nau­taire et ins­ti­tu­tion­nel pré­sentent d’é­normes défis, mais nous guident vers une pro­duc­tion sonore plus équi­table, repré­sen­ta­tive et signi­fi­ca­tive. Soyez des nôtres !


    Le 22 avril à 19h HNE – Déco­lo­nia­li­té et diver­si­té : pers­pec­tives d’ar­tistes en musiques nou­velles
    Com­mis­saire :  Gabriel Dhar­moo
    Invi­tés : Daniel Añez, An-Lau­rence Hig­gins, Corie Rose Sou­mah, Rouz­beh Shap­dey
    Dans le but d’encourager un pro­ces­sus d’autoréflexion et de trans­for­ma­tion de la scène des musiques nou­velles au Qué­bec, cinq artistes par­tagent leur pers­pec­tive cri­tique sur dif­fé­rents enjeux liés à la déco­lo­nia­li­té et à la diver­si­té. La dis­cus­sion s’articulera autour du cas par­ti­cu­lier du Qué­bec, abor­dant plu­sieurs sujets dont la langue, l’identité, la dif­fé­rence (cultu­relle, raciale et/ou géné­ra­tio­nelle), ain­si que les stra­té­gies artis­tiques qu’ils-elles uti­lisent afin que leur démarche soit en réso­nance avec leurs convic­tions poli­tiques et sociales.


    Le 11 mars à 19h HNE – Chan­sons connues depuis tou­jours : Nos façons de créer la chan­son et le son
    Cura­tor : Cur­tis Lef­thand
    Guests : Mat­thew Car­di­nal, Black Belt Eagle Scout,Wyatt C. LouisHan­nah Owl Child


    Le 14 jan­vier 2020 à 19h HNEOn ne peut pas jouer leur jeu, à leur façon
    Com­mis­saire : Remy Siu
    Invi­tés : Gabriel Dhar­moo, Melo­dy McKi­ver, Nan­cy Tam & Les­lie Ting


    Le 3 décembre @ 19h HNE – Pro­ces­sus vs. pro­duit
    Avec la com­mi­saire Oli­via Shortt
    & invi­tés : Oli­via C. DaviesKim Senk­lip Har­veyMarion New­man & Tyler J. Sloane


    Le 12 novembre @ 19h HNE – Est-ce que la musique occi­den­tale peut jamais être équi­table en pra­tique et per­cep­tion ?|

    Com­mis­saire : Par­me­la Atta­ri­wa­la
    Invi­tés : Pat Car­ra­bré, Ian Cus­son, Lise Vau­geois, Dinuk Wije­ratne


    Le 22 octobre @ 19h HNE – Deco­lo­nial Ima­gi­nings
    Un évé­ne­ment en sou­tien au pro­jet du moment Deco­lo­nial Ima­gi­nings de Dylan Robin­son autour de son nou­veau livre “Hun­gry Lis­te­ning

    Com­mis­saires : Dylan Robin­son & Mitch Renaud
    Com­po­si­teurs : jake moore, Joce­lyn Mor­lock, Juliet Pal­mer, Luke Nickel, Kel­ly Ryan
    Inter­ve­nants : Tina Pear­son, Tama­ra Levitz


    Le RCMN pré­sente cette série en col­la­bo­ra­tion avec le Centre de Musique Cana­dienne et la Ligue Cana­dienne des Compositeurs

  • Équité et diversité – Winnipeg 2019

    Le 2 mars 2019, le RCMN a col­la­bo­ré avec le fes­ti­val Clus­ter pour offrir un évé­ne­ment de par­tage des connais­sances autour de l’é­qui­té et de la diver­si­té dans la com­mu­nau­té des musiques nou­velles. Nous avons été accueillis par les espaces mer­veilleux et chal­heu­reux de Crea­tive Mani­to­ba, au cœur de l’ac­ti­vi­té du fes­ti­val Cluster.

    La jour­née a com­men­cé avec la pré­sen­ta­tion de Erin Gee sur les pra­tiques créa­tives inter­dis­ci­pli­naires dans les envi­ron­ne­ments ins­ti­tu­tion­nels. Erin a décrit son édu­ca­tion, ses défis et les oppor­tu­ni­tés qu’elle a ren­con­trés sous l’angle des voix et des corps, tant humains que machine. Sa pra­tique de la créa­tion d’IA lui a don­né une pers­pec­tive unique sur les inter­ac­tions humaines, sur le tra­vail des col­lec­tifs et sur la manière dont les machines nous parlent.

    Pen­dant notre pause-café, Jeff Mor­ton nouse a ini­tié à une pièce par­ti­ci­pa­tive ludique qu’il allait nous pré­sen­ter plus en détail plus tard dans la jour­née. Il s’a­gis­sait d’es­sayer de trou­ver et d’en­re­gis­trer des sons de silence et de notre pré­sence dans ces lieux et de médi­ter ain­si sur notre inter­ven­tions dans les espaces.

    Melo­dy McKi­ver nous a sen­si­bi­li­sé aux réa­li­tés quo­ti­diennes autoch­tones à Win­ni­peg et dans leur région d’o­ri­gine, Sioux Loo­kout, avant de dis­cu­ter de leurs récentes réunions au Banff Centre d’un groupe de musi­ciens clas­siques autoch­tones afin de pré­pa­rer un docu­ment sur les bonnes pra­tiques de col­la­bo­ra­tions avec la com­mu­nau­té de la musique clas­sique. Melo­dy a par­ta­gé ce docu­ment qui résonne avec leur mes­sage prin­ci­pal : Rien sur nous sans nous. Melo­dy a éga­le­ment par­ta­gé des expé­rience de leur tra­vail avec les jeunes de Sioux Loo­kout et des réserves dans la région, ce qui a géné­ré beau­coup de com­men­taires et de discussion.

    Après le déjeu­ner, Jeff Mor­ton a ani­mé la conver­sa­tion sur l’é­qui­té et la diver­si­té avec Erin Gee, Melo­dy McKi­ver, Remy Siu et Vicki Young. Vicki a pré­sen­té le tra­vail accom­pli par le Mani­to­ba Cham­ber Orches­tra et le mani­feste IDEA pré­sen­té par Orchestres Cana­da, qui défi­nit l’équité, la diver­si­té et l’accès, et encou­rage les orchestres à prendre en charge la pro­mo­tion de celles-ci. Les dis­cus­sions ont sou­vent por­té sur le fait que ces struc­tures et ins­ti­tu­tions sont intrin­sè­que­ment euro-cen­triques et sur leur rôle dans le mou­ve­ment actuel en faveur de l’in­clu­sion cultu­relle. La ques­tion de la diver­si­té esthé­tique a éga­le­ment été abor­dée, ain­si que celle de l’in­clu­sion sym­bo­lique, des échéan­ciers pos­sibles pour des chan­ge­ments réels plu­tôt que super­fi­ciels et des futurs publics de notre pratique.

    Pour nous don­ner un petit répit, Jeff Mor­ton nous a pré­sen­té sa pra­tique et son tra­vail au sein du col­lec­tif d’art Holo­phon. Nous avons pu écou­ter les résul­tats de l’en­re­gis­tre­ment de la mati­née. Il nous a encou­ra­gés à trou­ver ou à renon­cer à l’a­gen­ti­vi­té dans notre écoute et notre engagement.

    Rémy Siu a conti­nué la cri­tique de l’in­fra­struc­ture musi­cale euro-cen­trique par le biais de sa pers­pec­tive mul­ti­dis­ci­pli­naire bi-conti­nen­tale. Il nous a mis au défi de savoir ce que nous étions prêts à aban­don­ner dans la concep­tion des musiques nou­velles afin de réa­li­ser la diver­si­té ou l’é­qui­té, et a sug­gé­ré quelques moyens d’a­jou­ter du plu­ra­lisme aux pro­ces­sus et aux gar­diens d’ac­cès. Son expé­rience per­so­nelle ser­vait de contexte pour ces appels à l’action.

    Les conver­sa­tions se sont pour­sui­vies après la fin de la jour­née en petits groupes, puis dans le bar et lors des concerts dans le cadre du Clus­ter Festival.

    De nom­breuses per­sonnes nous ont rejoint en direct sur Face­book, et l’en­re­gis­tre­ment était dis­po­nible pen­dant une semaine après l’é­vé­ne­ment. Une ver­sion révi­sée sera bien­tôt dis­po­nible sur la chaîne You­Tube du RCMN.

    Nous remer­cions FACTOR pour leur sou­tien de cette Conversation. 

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  • La durabilité – Vancouver 2019

    Le 23 février 2019, le RCMN a orga­ni­sé un évé­ne­ment de par­tage des connais­sances sur la dura­bi­li­té pour la com­mu­nau­té des musiques nou­velles au Centre de recherche inter­dis­ci­pli­naire sur la dura­bi­li­té à UBC (CIRS). L’objectif était de dis­cu­ter des façons dont notre pra­tique peut être plus durable et des avan­tages d’une telle gérance écologique.

    Nous avons com­men­cé la jour­née avec un Sound­walk mené par Hil­de­gard Wes­ter­kamp. Mal­gré la pluie et des condi­tions un peu froides, tout le monde était enthou­siaste à suivre la sug­ges­tion de Hil­de­gard « d’ar­ri­ver dans la pré­sence du son à cet endroit, de créer une atmo­sphère d’é­coute pour la jour­née devant nous, d’é­cou­ter ensemble le monde sonore qui nous entoure, le groupe et nos propres façons d’écouter. » Nous avons par­ta­gé nos impres­sions, pen­sées et expé­riences par la suite.

    Celà a bien intro­duit Rob Thom­son, qui nous a mené dans un cercle de parole, où tout le monde s’est pré­sen­té par le biais de leur ter­ri­toire et his­toire de famille et a par­ta­gé un geste de dura­bi­li­té dans leur vie quo­ti­dienne. Les réponses allaient du rejet de l’u­ti­li­sa­tion de plas­tiques chez eux à la réduc­tion des dépla­ce­ments en avion. En conclu­sion, Rob a pré­sen­té com­ment son orga­nisme Full Circle œuvre dans la dura­bi­li­té, notam­ment dans la manière dont ils réservent les artistes-inter­prètes étran­gers et opti­misent leurs séjours.

    Cette occa­sion offerte à chaque par­ti­ci­pant de se pré­sen­ter, de par­ta­ger sa situa­tion et ses idées a mené à une dis­cus­sion ani­mée à l’heure du déjeu­ner, tou­jours dans notre cercle de partage.

    Pour nous sor­tir de du mode déjeu­ner, Sha­ron Kal­lis a invi­té tout le monde à par­ti­ci­per à la fabri­ca­tion d’une corde. Une fois qu’elle nous a mon­tré les bases, elle a com­men­cé à racon­ter quelques his­toires sur sa pra­tique, qui consiste de « se connec­ter à une place par ses plantes, à accom­pa­gner d’autres per­sonnes sur ce voyage, à tra­vailler avec des plantes comme l’ortie qui peuvent ser­vir de connec­teurs cultu­rels ». Ce tra­vail tel­le­ment concret avec des ques­tions d’in­ten­dance et de dura­bi­li­té a sou­le­vé de nom­breuses ques­tions et sug­ges­tions sur la manière qu’on peut tra­duire ces idées en musique et en pra­tiques sonores.

    Pour la par­tie de l’a­près-midi consa­crée à la conver­sa­tion, Tina Pear­son a sug­gé­ré de tra­vailler par paires ou par trios afin de per­mettre des conver­sa­tions plus per­son­nelles et vul­né­rables sur ce que la dura­bi­li­té, l’é­co­lo­gie et les pra­tiques artis­tiques sus­citent pour les gens. Elle nous avait offert une pro­po­si­tion en amont qui a enca­dré la conversation :

    « Beau­coup de membres de la com­mu­nau­té des musiques nou­velles ont au moins com­men­cé à envi­sa­ger des modi­fier les thèmes et les maté­riaux de leurs pra­tiques, les modes de dif­fu­sion et les modèles d’en­ga­ge­ment entre pairs et avec leurs publics / par­ti­ci­pants qui tiennent compte des réa­li­tés de la dégra­da­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Par exemple, si vous pou­vez réduire le nombre de dépla­ce­ments, vous concen­trer sur le local, rendre votre tra­vail plus per­ti­nent sur le plan poli­tique et / ou uti­li­ser la musique et l’art sonore pour sen­si­bi­li­ser aux pré­oc­cu­pa­tions éco­lo­giques, y a t’il quand même des ques­tions plus pro­fondes et plus vul­né­rables qu’on peut se poser ?

    En ligne avec les Appels à l’ac­tion de la Com­mi­sion de véri­té et récon­ci­lia­tion, il semble qu’un pro­ces­sus de désap­pren­tis­sage est néces­saire, où nos pré­somp­tions du contexte, des impactes, des notions de pro­prié­té et d’in­ten­tion dans les musiques nou­velles peuvent être défaites comme étape pré­li­mi­naire dans n’im­porte quel mou­ve­ment en faveur de la dura­bi­li­té envi­ron­ne­men­tale.


    Il est logique de deman­der d’abord ce que chaque indi­vi­du, chaque com­mu­nau­té, veut sou­te­nir. L’exa­men des valeurs, de l’é­thique et des croyances rela­tives à l’ap­par­te­nance, aux rôles, aux res­pon­sa­bi­li­tés, aux droits, aux héri­tages et aux legs peut éclair­cir la ques­tion, ain­si que la défi­ni­tion de ce que l’on entend par « com­mu­nau­té » lorsque les choses se dété­riorent.


    Des ques­tions sur la gérance de l’en­droit où nous habi­tons, pour cer­tains, met de l’a­vant la dura­bi­li­té d’un mode de vie, d’un emploi ou de la dura­bi­li­té humaine – assu­rer la sur­vie opti­male des géné­ra­tions futures. Pour d’autres, l’in­ten­dance est axée sur la dura­bi­li­té de la pla­nète en tant qu’en­ti­té vivante, ce qui implique aban­don­ner les pri­vi­lèges du mode de vie humain actuel pour lais­ser une trace aus­si douce que pos­sible. Pour d’autres encore, la dura­bi­li­té est entiè­re­ment axée sur la pra­tique que les autres pro­blèmes devraient se régler d’eux-mêmes.


    Après un par­tage des idées clés de nos dis­cus­sions en petits groupes, Tina nous a mené dans une pra­tique du Chant du cœur de Pau­line Oliveros.

    Pen­dant la jour­née, les conver­sa­tions et pré­sen­ta­tions étaient éga­le­ment sou­te­nues par la pré­sence de notre invi­té, Gior­gio Magna­nen­si.

    Le RCMN tient à remer­cier le sou­tien de FACTOR dans la pro­duc­tion de cet évenement.


  • Commanditaires et partenaires

    Le RCMN remer­cie les orga­nismes sui­vants pour leur aide dans la réa­li­sa­tion de ce projet :

    Fon­da­tion SOCAN
    Conseil des arts du Canada
    FACTOR
    le gou­ver­ne­ment du Canada
    les radio­dif­fu­seurs pri­vés du Canada

    Locaux et régionaux

    Mont­réal : Inno­va­tions en concert, Suo­ni per il popolo

    Vic­to­ria : Open Space, Bri­tish Colum­bia Arts Coun­cil, BC Com­mu­ni­ty Gaming Grants, Capi­tal Regio­nal Dis­trict, City of Vic­to­ria, Vic­to­ria Foun­da­tion, CFUV 101.9

    Hali­fax : Ups­tream Music Asso­cia­tion, SuddenlyLISTEN


     

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  • Diversité : une conversation tournante à l’échelle nationale

    Un pro­jet du Réseau cana­dien pour les musiques nou­velles en col­la­bo­ra­tion avec Ups­tream Music Asso­cia­tion, Sud­den­ly­LIS­TEN, Open Space Arts Socie­ty et Inno­va­tions en concert. Ce pro­jet est sou­te­nu par FACTOR

    Des conférenciers invités en conversation avec artistes et praticiens locaux pour susciter un apport d’idées.

    Cette conver­sa­tion tour­nante sur la diver­si­té dans les musiques nou­velles a tra­ver­sé le Cana­da, avec des arrêts à Hali­fax (9 jan­vier 2017), Vic­to­ria (26 mars 2017) et Mont­réal (1er mai 2017) dans le but de géné­rer de nou­velles pers­pec­tives, des approches nova­trices et des solu­tions créatives. 

    Consul­tez les rap­ports par la pré­si­dente Jen­ni­fer Waring pour connaître la nature des conver­sa­tions et des idées :

    Hali­fax : la com­mu­ni­ca­tion
    Mont­réal : le man­dat, un pro­blème épi­neux
    Vic­to­ria : l’en­ga­ge­ment du public

    Nous remer­cions nos par­te­naires et com­man­di­taires pour leur sou­tien dans la réa­li­sa­tion de ce projet.

  • Diversité : Rapport sur la session de Halifax

    Lun­di 9 jan­vier 2017, de 9 h 30 à 12 h 30 HNA

    Salle 401 du Dal­hou­sie Arts Centre, 6101 rue Uni­ver­si­ty
    Dans le cadre du fes­ti­val Open Waters Fes­ti­val 2017
    Une pré­sen­ta­tion du RCMN en col­la­bo­ra­tion avec l’Upstream Music Asso­cia­tion et Sud­den­ly­LIS­TEN

    Rap­port par Jen­ni­fer Waring

    La séance de Hali­fax a don­né un excellent coup d’envoi à la conver­sa­tion tour­nante sur la diver­si­té orga­ni­sé par le RCMN. Nous avions vingt-trois par­ti­ci­pants en per­sonne et quinze par­ti­ci­pants à dis­tance. L’activité de trois heures était divi­sée en deux par­ties : une table ronde avec par­ti­ci­pa­tion du public et un exer­cice en cercle qui s’est par la suite divi­sé en petits groupes de discussion.

    Ani­ma­trice :
    Ellen Water­man, eth­no­mu­si­co­logue et impro­vi­sa­trice (St. John’s)

    Conférenciers.ères :
    Juliet Pal­mer, ani­ma­trice, com­po­si­trice, col­la­bo­ra­trice, Direc­trice artis­tique Urban Ves­sel (Toron­to)
    Rémy Bélan­ger de Beau­port, impro­vi­sa­teur et orga­ni­sa­teur (Qué­bec)
    Dinuk Wije­ratne, com­po­si­teur, pia­niste et chef d’orchestre (Hali­fax)

    Introduction

    La séance de Hali­fax por­tait sur la com­mu­ni­ca­tion : qu’est-ce qui consti­tue de la com­mu­ni­ca­tion, les modes de com­mu­ni­ca­tion et les publics aux­quels on s’adresse. Nous avons for­mu­lé l’en­jeux comme ceci :

    Lorsqu’elle est bidi­rec­tion­nelle, la com­mu­ni­ca­tion repose sur la clar­té d’expression et l’écoute active. Pour être effi­cace, elle ne peut pas se limi­ter à un simple échange d’in­for­ma­tions ; elle implique com­prendre les émo­tions et les inten­tions qui se en arrière plan. Pour accroître la diver­si­té dans les musiques de créa­tion, il faut se sen­si­bi­li­ser aux types de mes­sages que nous envoyons aux audi­toires et aux musi­ciens. Il faut être à l’affût des occa­sions d’écouter les gens qui ne connaissent pas encore les musiques de créa­tion, pour apprendre leurs besoins et leurs dési­rs, et ain­si déduire les carac­té­ris­tiques d’un envi­ron­ne­ment qui per­met­trait de les accueillir.

    Dans cette conver­sa­tion, nous explo­re­rons quelques moti­va­tions et moyens de com­mu­ni­ca­tion, autant au sein des scènes des musiques de créa­tion qu’à l’extérieur de celles-ci. Pour­quoi cher­chons-nous à diver­si­fier la palette de par­ti­ci­pants et de formes d’expression dans les musiques de créa­tion ? Quels sont les mes­sages que véhi­cule notre pro­gram­ma­tion et nos cam­pagnes publi­ci­taires ? Quels sont les publics poten­tiels que nous n’atteignons pas, voire que nous excluons ? Et notre approche de la pro­gram­ma­tion est-elle ouverte et invi­tante pour les artistes ? Cher­chons-nous acti­ve­ment des voix nou­velles et diver­si­fiées, de nou­veaux modes d’expression, autant que nous le devrions ?

    À la séance de Hali­fax, nous avons com­men­cé avec une recon­nais­sance du ter­ri­toire traditionnel :

    Nous vou­drions com­men­cer en sou­li­gnant que nous nous trou­vons en Mi’kma’ki, le ter­ri­toire ances­tral non cédé des Mi’kmaqs. Ce ter­ri­toire est visé par les « trai­tés de paix et d’amitié » que les Mi’kmaqs et les Wolas­to­qiyiks (Malé­cites) ont conclus avec la Cou­ronne bri­tan­nique en 1725. Les trai­tés en ques­tion ne com­por­taient pas de clause rela­tive à la ces­sion des terres et des res­sources, mais en fait recon­nais­saient le titre des Mi’kmaqs et des Wolas­to­qiyiks (Malé­cites) et défi­nis­saient les règles quant à ce qui devait être des rela­tions durables entre nations.

    La perspective des conférenciers

    Rémy Bélan­ger de Beau­port est vio­lon­cel­liste-impro­vi­sa­teur depuis 15 ans. Il orga­nise aus­si des espaces sécu­ri­taires pour la com­mu­nau­té LGBTQI. Il par­tage sa grande expé­rience dans la pro­gram­ma­tion de concerts et d’activités qui sou­tiennent la lutte contre l’homophobie. Il sou­haite tra­duire cette sen­si­bi­li­té dans la diver­si­té sous toutes ses formes.

    Juliet Pal­mer est ori­gi­naire d’Aotearoa (Nou­velle-Zélande). Elle a gran­di dans la com­pré­hen­sion de l’importance qu’ont les peuples autoch­tones pour la vie et la culture d’un pays. Comme immi­grante, elle cherche à mieux connaître le riche mélange de cultures et des com­mu­nau­tés qu’on trouve au Cana­da et com­ment les rejoindre de manière créative.

    Dinuk Wije­ratne est né au Sri Lan­ka et a vécu en Angle­terre et aux États-Unis avant de s’installer au Cana­da en 2005. Il a vécu une vie nomade où l’éclectisme occu­pait une place impor­tante, chose qui se reflète dans sa musique. À titre d’immigrant nomade, il n’a pas de « sens de la gra­vi­té » et se ques­tionne sur com­ment trans­for­mer cette lacune à son avan­tage. Les situa­tions et les endroits qui n’ont pas de fibre éclec­tique ne résonnent pas chez lui. Il contemple le monde par le biais de la diversité.

    Idées et observations principales

    Au fur et à mesure, les idées et obser­va­tions sui­vantes ont émergées : 

    Les femmes en musiques nouvelles

    La bataille n’est pas gagnée. Envi­ron 20 % des com­po­si­teurs cana­diens sont des femmes, mais, dans bien des cas, celles-ci sont com­plè­te­ment absentes de la pro­gram­ma­tion des fes­ti­vals et des dif­fu­seurs. De plus, que 4 des 70 pro­fes­seurs agré­gés aux uni­ver­si­tés au Cana­da sont des femmes. Ima­gi­nez les pos­si­bi­li­tés s’il y avait plus de femmes dans ces postes. 

    La musique reflète-t-elle l’identité ou les ori­gines de son com­po­si­teur ou créateur ?

    « La musique que nous créons est si exci­tante ; ce serait bien d’attirer plus de gens, et des groupes plus diver­si­fiés. Mais qu’est-ce qui m’émeut autant dans la musique ? Parce que ça peut être un obs­tacle. Est-ce pos­sible que cette musique parle uni­que­ment aux pri­vi­lé­giés qui ont le temps, qui sont bien dans leur peau et qui ont le loi­sir de par­ti­ci­per à la socié­té ? J’espère que ce n’est pas le cas. J’espère qu’il s’agit d’une musique enga­gée et enga­geante pour tout le monde. Mais je m’interroge sur cette notion de pri­vi­lège, à savoir si cette musique est pour tous. » Rémy Bélan­ger de Beauport

    Rémy vou­drait aus­si croire qu’il existe une cor­ré­la­tion entre ses iden­ti­tés « queer » en géné­ral, qu’il défi­nit comme non hété­ro­nor­ma­tives, et la musique qu’il crée, qu’on ne joue pas à la radio et qui n’entre pas dans le modèle capi­ta­liste de la musique. Cette com­bi­nai­son entre musique non tra­di­tion­nelle et iden­ti­té non tra­di­tion­nelle lui convient bien mais pour­tant, dans les bars gais, on entend de la musique com­mer­ciale et de même, dans les musiques nou­velles, on trouve des hommes blancs hété­ros. Alors, quel est ce décalage ?

    L’esthétique comme obs­tacle à la communication 

    Les jeunes sont ouverts à un grand éven­tail de styles. En vieillis­sant, on s’identifie plus clai­re­ment à un style, on se range dans une clique ; on devient plus fer­mé, moins inclu­sif. Pourquoi ?

    « J’ai un besoin enfan­tin d’éclectisme. Comme com­po­si­teur de musique clas­sique contem­po­raine, je m’interroge : « Com­ment cela com­mu­nique-t-il ? Et qu’est-ce que ça com­mu­nique ? » La com­mu­ni­ca­tion ne devrait pas repo­ser sur le style. Si on me demande d’écrire une pièce qui riva­li­se­ra avec la 5e de Bee­tho­ven, cela sou­lève beau­coup de ques­tions pour l’artiste, le public et le dif­fu­seur, et ça revient à la ques­tion du style. » Dinuk Wijeratne

    Les portes d’entrée sur la musique

    « Per­met­tez-moi d’intervenir comme modé­ra­trice pour sou­li­gner que la porte d’entrée sur la musique est minus­cule. Il faut se poser la ques­tion : qui fil­trons-nous, qui éli­mi­nons-nous dans nos for­ma­tions ? C’est une ques­tion com­pli­quée. » Ellen Water­man

    En réponse à la ques­tion de l’importance de la diver­si­té, on peut retour­ner la ques­tion et deman­der : « Pour­quoi limi­ter l’accès à la musique ? Qu’est-ce qui motive les bar­rières ? » Autre­ment dit, ten­tons d’abord d’expliquer l’étroitesse de cette porte.

    Com­mu­ni­ca­tion : public cible

    Dans notre mar­ke­ting, nous avons l’habitude de cibler étroi­te­ment le public dont nous connais­sons (ou soup­çon­nons) l’existence. Cela pour­rait être une erreur. Nous devrions peut-être espé­rer le meilleur et com­mu­ni­quer plus largement.

    Com­mu­ni­quer ce qu’on est autre­ment : les mes­sages que nous véhiculons

    • recon­naître qu’un concert a lieu sur un ter­ri­toire occupé ;
    • publi­ci­ser le fait que les toi­lettes de la salle de concert ne sont pas binaires ;
    • au cas, annon­cer qu’il y aura des éclai­rage stroboscopique ;
    • publi­ci­ser les poli­tiques sur les parfums ;
    • publi­ci­ser l’accessibilité aux fau­teuils roulants ;
    • publi­ci­ser qu’il s’agit d’un espace sûr où l’homophobie, la trans­pho­bie et le racisme ne sont pas tolérés.

    On peut englo­ber tous ces élé­ments dans l’affirmation que le concert se déroule « dans un endroit sûr », mais est-ce suf­fi­sant ? Il peut être néces­saire de spé­ci­fier davantage.

    « Je recon­nais que cer­taines per­sonnes croient que ce type de mesures sou­ligne la dif­fé­rence et mène à la créa­tion de ghet­tos, mais je suis en désac­cord avec cette idée. » Rémy Bélan­ger de Beauport

    La com­mu­ni­ca­tion et créer des liens – viser des com­mu­nau­tés particulières

    Il faut inves­tir du temps dans la créa­tion de liens et dans les manières de le faire. Il est impos­sible de sim­ple­ment envoyer un cour­riel aux jeunes à risque et de s’at­tendre à ce qu’ils viennent.

    Une remarque sur les jeunes à risque et autres com­mu­nau­tés du même genre – inver­sez la façon dont vous les iden­ti­fiez, non comme des per­sonnes mar­gi­na­li­sées, mais comme des per­sonnes pos­sé­dant des com­pé­tences spé­ci­fiques, tout en recon­nais­sant qu’elles ont besoin d’un sou­tien par­ti­cu­lier et d’une inclu­sion dans le pro­ces­sus artistique.

    « Un jour, nous ouvri­rons nos portes pour décou­vrir que ce que nous offrons n’est pas dési­ré. Par exemple, nous sou­hai­tions créer un pro­jet inter­dis­ci­pli­naire avec deux com­mu­nau­tés, une au Japon et l’autre au Cana­da. Ces deux com­mu­nau­tés avaient des liens paral­lèles avec l’histoire ato­mique, par les mines et la pro­duc­tion d’électricité. Mal­gré leurs points com­muns his­to­riques et notre enthou­siasme pour le pro­jet, l’une des com­mu­nau­tés n’était pas inté­res­sée. Comme quoi il faut par­fois revoir ses propres inten­tions et savoir que les rela­tion signi­fi­ca­tives ne se bâtissent pas du jour au len­de­main. » Juliet Palmer

    Para­doxe

    Faire de la musique, c’est créer une com­mu­nau­té. Mais en créant une com­mu­nau­té, on devient exclusif.

    His­to­rique

    Idée : Les musiques nou­velles dites « clas­siques » sont très her­mé­tiques. Ni com­mer­ciales ni popu­laires, elles sont défi­nies d’une manière très spé­ci­fique, en silo. Recon­nais­sons à quel point l’idée d’inclusion est nou­velle et radi­cale dans une pra­tique dont le mode de fonc­tion­ne­ment a été com­plè­te­ment l’inverse.

    Contre-idée : La musique « clas­sique » s’est tou­jours asso­cié à la révo­lu­tion et à de nou­velles pro­po­si­tions sur ce que devrait être la musique. La nature humaine étant ce qu’elle est, à mesure qu’on adopte les nou­velles ave­nues et qu’on y inves­tit sa créa­ti­vi­té, ces ave­nues deviennent sanc­ti­fiées, codi­fiées, et on se met à les défendre. On ne ferme pas la porte déli­bé­ré­ment à qui­conque, mais on devient exclu­sif dans ce que doit être la musique. Puis vient une nou­velle vague d’idées qui se rebellent contre la der­nière nou­velle ave­nue si ché­rie, main­te­nant âgée et sclérosée.

    « Je crois que la nature humaine est telle que nous avons cette ten­dance à fixer les choses dans leur temps et leur contexte. Lorsque nous ten­tons de figer les choses dans le temps, nous nous retrou­vons devant une situa­tion iro­nique (non sans inté­rêt artis­tique) qui découle de nom­breuses contra­dic­tions, puisque la musique clas­sique était et demeure constam­ment en mou­ve­ment et en révolte. » Dinuk Wije­ratne

    L’espace alter­na­tif comme moyen d’entrer en rela­tion avec d’autres communautés

    Les salles construites pour pré­sen­ter des concerts sont vides lorsque per­sonne ne les uti­lise. Or, il existe d’autres espaces (bars, etc.) qui se bâtissent une clien­tèle en tout temps. Dans un évé­ne­ment pré­sen­té dans un espace alter­na­tif, l’espace lui-même peut ser­vir d’appât.

    Le geste sym­bo­lique : com­ment le recon­naître et le remédier

    Recon­nais­sons que l’appel à plus de diver­si­té peut être source d’inclusion symbolique.

    • Un jeune musi­cien bira­cial, pré­sent à la séance, affirme ne pas savoir quoi répondre aux invi­ta­tions qui lui semblent rele­ver de l’inclusion symbolique.
    • Quelqu’un raconte le cas d’une artiste autoch­tone qui hési­tait à accep­ter des oppor­tu­ni­tés sym­bo­liques qu’on lui pro­po­sait, mais à qui on a conseillé d’en pro­fi­ter. Par la suite, elle a pris ces occa­sions pour don­ner de la place à d’autres artistes marginalisés.
    • Une com­po­si­trice exprime sa gêne à l’idée de faire par­tie de pro­grammes exclu­si­ve­ment féminins.
    • Quelqu’un pro­pose l’idée de pro­gram­mer une sai­son com­plète de com­po­si­trices, comme on voit encore des sai­sons com­plètes de com­po­si­teurs exclu­si­ve­ment mas­cu­lins sans que cela soit men­tion­né explicitement.
    • Une autre per­sonne pro­pose de confron­ter les dif­fu­seurs qui se cachent der­rière une réti­cence à recou­rir à l’inclusion sym­bo­lique pour ne pas pro­gram­mer des gens d’une com­mu­nau­té X. Ces dif­fu­seurs devraient faire plus de recherches.

    Que faire lorsqu’on est confron­té à la discrimination ?

    • Si une situa­tion vous rend incon­for­table, dites-le en toute franchise.
    • S’il s’agit d’un orga­nisme, assu­rez-vous que quelqu’un dans cet orga­nisme réagit à la situa­tion de manière per­so­nelle et humaine.
    • On peut faire preuve d’humilité tout en étant direct lorsque la situa­tion le justifie.

    Ren­ver­ser les questions

    Il peut être révé­la­teur (et l’a été) de ren­ver­ser le ques­tion­ne­ment. Par exemple : « Pour­quoi ne lais­sons-nous pas entrer plus de monde ? » devient « Pour­quoi limi­tons-nous l’entrée ? » 

    Le cercle

    « Confor­mé­ment à notre sou­hait de sus­ci­ter un débat ouvert, nous avons adop­té la for­mule du cercle. Dans un forum où on se penche sur les obs­tacles à l’inclusion, il est cru­cial d’encourager la par­ti­ci­pa­tion active des per­sonnes qui com­po­saient notre public pen­dant la pre­mière moi­tié de la séance. En pas­sant d’un seul grand cercle à plu­sieurs petits cercles, nous avons cher­ché à créer une struc­ture inclu­sive de par­ti­ci­pa­tion com­mu­nau­taire. Cette approche s’inspire des cercles de parole des cultures autoch­tones et de for­mules de réunions non hié­rar­chiques issues d’autres tra­di­tions. » Juliet Pal­mer

    On a com­men­cé par un exer­cice de res­pi­ra­tion qui s’est trans­for­mé en voca­li­sa­tions et en impro­vi­sa­tion : une dis­cus­sion sous forme musi­cale. Puis, on a invi­té tout le monde à écrire ou des­si­ner sur une carte une réflexion sur la dis­cus­sion qui a pré­cé­dé : une ques­tion, une pré­oc­cu­pa­tion, une inten­tion per­son­nelle. On a réuni ces cartes au centre du cercle, avant de les redis­tri­buer. Ensuite, on a for­mé des groupes de trois ou quatre per­sonnes, chaque groupe choi­sis­sant de conti­nuer de dis­cu­ter une des idées for­mu­lées sur ces cartes.

    Cartes pro­duites par la com­mu­nau­té aux trois séances (Hali­fax, Vic­to­ria, Montréal) :

    [Show pic­ture list]

  • Diversity : Rapport sur la session de Montréal

    Lun­di 1er mai 2017 | 13 h à 16 h HNE
    La Sala Ros­sa, 4848 boul. St-Laurent, Mont­réal, Qc

    Un pro­jet du RCMN, sou­te­nu par FACTOR et pré­sen­té avec Inno­va­tions en concert et Suo­ni per il popo­lo
    Nous remer­cions nos par­te­naires et com­man­di­taires pour leur aide dans la réa­li­sa­tion de ce pro­jet.

    Rap­port : Jen­ni­fer Waring

    La der­nière séance de la conver­sa­tion tour­nante du RCMN sur la diver­si­té a été axée sur la ques­tion du man­dat – plus pré­ci­sé­ment, com­ment un man­dat peut aider à atteindre les objec­tifs de diver­si­té et les conflits pos­sibles entre un man­dat esthé­tique et les objec­tifs de diver­si­té. La dis­cus­sion était très variée, car les gens ont par­lé de toutes les ques­tions liées à la diversité.

    La ses­sion a débu­té par une dis­cus­sion en cercle du groupe com­plet avec des invi­tés ; celle-ci était éga­le­ment dis­po­nible pour les autres via la dif­fu­sion en direct. Par la suite, un bref exer­cice de ren­for­ce­ment de la confiance a aidé les par­ti­ci­pants à chan­ger de pers­pec­tive en vue des dis­cus­sions en sous-groupes intenses.

    La table ronde

    Ani­ma­trice :
    Patri­cia Bou­schel, pro­duc­trice / membre du CA de Inno­va­tions en concert (Mont­réal)

    Confé­ren­ciers :

    Dar­ren Creech, pia­niste et artiste mul­ti­dis­ci­pli­naire (Toron­to)
    Mar­tin Hes­lop, bas­siste co-pro­prié­taire du Café Réso­nance et dif­fu­seur d’une série de concerts (Mont­réal)
    Cléo Pala­tio-Quin­tin, flu­tiste, impro­vi­sa­trice, com­po­si­trice, pro­duc­trice (Mont­réal)
    Ida Toni­na­to, saxo­pho­niste, com­po­si­trice, impro­vi­sa­trice (Mont­réal)

    Isak Gold­sch­nei­der a accueilli les par­ti­ci­pants et a recon­nu le ter­ri­toire tra­di­tion­nel :

    Nous recon­nais­sons res­pec­tueu­se­ment que la terre sur laquelle nous sommes ras­sem­blés est le ter­ri­toire tra­di­tion­nel du peuple Kanien’­kehá : ka. L’île appe­lée « Mont­réal » est connu comme Tiotia:ke dans la langue des Kanien’­kehá : ka, et a été un lieu de ren­contre pour d’autres nations autoch­tones à tra­vers l’histoire. 

    Remarques d’ou­ver­ture par l’a­ni­ma­trice Patri­cia Bou­schel :

    Diver­si­té, mul­ti­cul­tu­ra­lisme, inclu­sion, déve­lop­pe­ment du public ; Tous ces mots-clés sont deve­nus la lin­gua fran­ca des lignes direc­trices sur le finan­ce­ment public au Cana­da, des lignes direc­trices qui exercent une influence déter­mi­nante sur le man­dat d’ar­tistes indi­vi­duels et aux­quelles adhère la nou­velle com­mu­nau­té musi­cale et ses pro­duits, tels que la pro­gram­ma­tion et les nou­velles créa­tions. Sup­po­sons qu’on se posi­tionne contre un éta­blis­se­ment homo­gène, blanc et mas­cu­lin, qui fixe les règles d’accès aux espaces de repré­sen­ta­tion et des oppor­tu­ni­tés de créa­tion et qu’on crée de meilleurs méca­nismes pour aug­men­ter la par­ti­ci­pa­tion et pour favo­ri­ser les car­rières de ceux dont ces para­digmes his­to­riques ont sous-repré­sen­tés. Si le grand art doit reflé­ter la socié­té dont il est issu, pou­vons-nous sup­po­ser que de tels méca­nismes engen­dront une vague de chan­ge­ment suf­fi­sam­ment impor­tante pour repré­sen­ter adé­qua­te­ment et être per­ti­nente pour notre socié­té d’au­jourd’­hui ? Est-ce que l’établissement cherche vrai­ment une diver­si­té et inclu­sion qui éga­li­se­rait l’ac­cès et le pri­vi­lège ? S’a­git-il sim­ple­ment d’ac­qué­rir la langue appro­priée ? Y a‑t-il encore des normes dans la pro­gram­ma­tion et le finan­ce­ment qui conviennent à cer­tains groupes par rap­port à d’autres ? Com­ment l’ac­cent mis sur la diver­si­té affecte-t-il les artistes et les orga­nismes artis­tiques de la com­mu­nau­té des musiques nou­velles ? Quelle est l’interaction entre les man­dats et les élé­ments et dyna­miques de la diver­si­té en ce qui concerne la culture, l’identité, la com­mu­ni­ca­tion à tra­vers les dif­fé­rences, les dif­fé­rences de pou­voir et les attentes en matière de poli­tique de finan­ce­ment ? Nos man­dats sont-ils vrai­ment effi­caces pour ouvrir l’ac­cès et sti­mu­ler la créa­tion ? Nous avons réuni des membres de la com­mu­nau­té des musiques nou­velles mont­réa­laise pour dis­cu­ter de ces notions, et d’autres qui en proviennent. 

    Principaux commentaires et idées 

    Une défi­ni­tion de la ter­mi­no­lo­gie de base : qu’est-ce qu’on com­prend comme diver­si­té ?

    Les réponses de ceux présents : 

    • Culture, genre, manières de pen­ser et de créer
    • Le Conseil des arts et des lettres du Qué­bec (CALQ) a récem­ment adop­té une toute autre défi­ni­tion : la diver­si­té est repré­sen­tée par les immi­grants ou les citoyens de pre­mière géné­ra­tion de cultures autres que bri­tan­nique ou fran­çaise (voir Plan d’action pour la diver­si­té cultu­relle du CALQ, p.3
    • Les gens de toutes ori­gines différentes
    • Âge, reve­nu, iden­ti­té ou orien­ta­tion sexuelle
    • Mani­fes­ter la diver­si­té dans toutes les étapes de pro­duc­tion d’une œuvre d’art.

    Les gens sont en fonc­tion d’a­dres­ser la diver­si­té de dif­fé­rentes manières. Nous devons déman­te­ler les bar­rières sys­té­ma­tiques de manière per­so­nelle et col­lec­tive à tous les niveaux. – Dar­ren Creech

    Les sub­ven­tions : Les conseils d’arts contre les autres formes de sou­tien
    Une his­to­rique

    Les conseils d’arts ont pris forme après la Deuxième Guerre Mon­diale. Notre monde comme artistes est pro­fon­dé­ment influen­cé par l’U­NES­CO, qui a décla­ré en 1945 que de bâtir un monde sur une base de com­merce et de poli­tique mène inévi­ta­ble­ment aux conflits. Mais par contre, bâtir un monde sur une base de com­merce, poli­tique, science et art donne une chance à la paix. Les pays signa­taires donc étaient encou­ra­gés à sou­te­nir les arts et les sciences. Le Cana­da a ini­té la com­mis­sion Mas­sey en 1949, qui a mené even­tuel­le­ment à la créa­tion du Conseil des Arts du Cana­da en 1957. La plu­part des conseils d’arts dans le monde occi­den­tal datent d’a­près la guerre – sauf le conseil des arts du Sas­kat­che­wan, créé en 1942 grâce aux ini­tia­tives en arts et san­té de Tom­my Dou­glas. Tout le modèle dans lequel nous vivons est une réac­tion à la Seconde Guerre Mon­diale et tente de trou­ver une solu­tion afin d’éviter la pro­chaine catas­trophe mon­diale en inves­tis­sant dans les sciences et les arts. – Tim Bra­dy

    Nous vivons actuel­le­ment dans une nation issue de la culture euro­péenne, alors si vous êtes for­mé à cette tra­di­tion, vous faites affaire à ce réper­toire, et les per­sonnes qui contrôlent le finan­ce­ment sont des per­sonnes qui ont éga­le­ment été for­mées dans ces tra­di­tions – donc c’est cette musique-là qu’ils consi­dèrent comme la plus pré­cieuse, la plus inté­res­sante, la plus pro­fonde. Le manque de diver­si­té n’est donc pas de leur faute si c’est leur réfé­rence. Si vous vou­lez chan­ger cela du point de vue du finan­ce­ment, vous devez impli­quer davan­tage de per­sonnes d’autres cultures… [qui peuvent iden­ti­fier avec com­pé­tence des pro­jets enra­ci­nés dans des cultures non euro­péennes à sou­te­nir]. Sans cela, il n’y a vrai­ment aucun moyen de com­bler ce défi­cit dans le finan­ce­ment. Je ne sais pas com­ment vous chan­gez cela autre­ment. – Mar­tin Heslop

    • Un cer­tain niveau de sécu­ri­té finan­cière est néces­saire pour pou­voir rêver de manière artistique.
    • Les conseils des arts et autres orga­nismes de finan­ce­ment publics ne recon­naissent pas et ne récom­pensent pas tou­jours les per­sonnes qui créent en dehors de la norme. Par leur nature même, les conseils ne peuvent éva­luer le tra­vail et les artistes que par le biais de cer­tains repères ou dimensions.
    • Il est impor­tant que la com­mu­nau­té déter­mine com­ment fonc­tion­ner indé­pen­dam­ment du sou­tien public.
    • L’ac­tion col­lec­tive est néces­saire pour prendre le contrôle de la situa­tion et assu­rer un accès équi­table et une rému­né­ra­tion équitable.
    • La col­lecte de fonds indé­pendent est un autre moyen de financement.
    • Dans les situa­tions d’op­pres­sion, c’est aux per­sonnes au pou­voir de par­ta­ger leurs pri­vi­lèges. Ils devraient deman­der com­ment ils peuvent aider.

    Edu­ca­tion

    • La pour­suite de diverses pra­tiques musi­cales devrait com­men­cer tôt dans l’apprentissage. 
    • Il est impor­tant de recon­naître le droit de chaque com­mu­nau­té de défi­nir son sys­tème pédagogique.
    • Les musiques nou­velles telles qu’elles sont pra­ti­quées en ce moment néces­sitent beau­coup de for­ma­tion. Ce n’est pas une mau­vaise chose, mais cela ampli­fie les défis de la par­ti­ci­pa­tion. Et elle recoupe d’autres pro­blèmes sys­té­miques, tels que les modèles péda­go­giques issus de la forme his­to­rique d’art de l’Europe occi­den­tale domi­née par des hommes blancs. À la place, nous devons créer des liens avec d’autres modes d’accès et de créa­tion qui ne pro­viennent pas de tra­di­tions restrictives.
    • Un membre du public par­tage ner­veu­se­ment que comme homme blanc, il ne se sen­tait pas comme membre d’une tra­di­tion pri­vi­lé­gié d d’une tra­di­tion mas­cu­line d’Eu­rope occi­den­tale, et ne se sent pas comme membre d’un autre modèle non-plus. Il ne sais pas où il appar­tien – il n’a pas reçu beau­coup de soutien.
    • Obser­va­tion : La plu­part des inter­prètes dans la série de concerts de Mar­tin, Les Sym­pa­thiques, ont étu­dié le jazz à l’école (comme il l’a fait). 85% des élèves sont des hommes et 95% sont blancs. Plus de diver­si­té sur la scène néces­si­te­plus de diver­si­té dans les pre­mières for­ma­tions ent musique. 

    Modèles

    La ques­tion des modèles est vrai­ment impor­tante… avoir des modèles visibles, cela vaut pour toutes les car­rières et tous les domaines. Une femme, une jeune fille ou une enfant ne s’imaginera pas dans un métier si elle n’a jamais vu un modèle auquel elle peut s’i­den­ti­fier le faire. Donc, pour moi, c’est clair que c’est la même chose pour la musique. – Cléo Pala­cio-Quin­tin (pre­mière femme doc­to­rante en musique élec­troa­cous­tique à l’U­ni­ver­si­té de Montréal)

    • Com­ment la socié­té a‑t-elle chan­gé au cours des der­nières décen­nies ? À l’é­cole, nos modèles sont nos pro­fes­seurs mais leurs expé­riences datent d’il y a 20–30 ans.

    [Je pen­sais que j’au­rais] les mêmes condi­tions qu’eux. Je ne savais pas que le monde évo­luait si vite et que je devrais m’a­dap­ter encore beau­coup plus rapi­de­ment. … L’en­jeux c’est ce que nous fai­sons avec ce que nous avons et com­ment nous pou­vons l’a­mé­lio­rer pour tout le monde. – Ida Toninato

    • Des modèles dans la ges­tion sont éga­le­ment néces­saires. Un membre de l’au­di­toire a par­ta­gé : L’ab­sence ou l’in­vi­si­bi­li­té de quelque chose peut être débi­li­tante. Cela signi­fie qu’on doit uti­li­ser une grande par­tie de notre ima­gi­na­tion pour créer quelque chose à par­tir de rien.
    • Les orga­ni­sa­tions doivent reflé­ter des valeurs qui ne relèvent pas de l’é­co­no­mie de mar­ché, des modèles hiérarchiques.

    Nous devons prendre des déci­sions qui reflètent ce que nous pen­sons et ce qui est impor­tant pour nous, car c’est ce que nous lais­se­rons les autres. – Ida Toninato

    La pro­gram­ma­tion artis­tique : encou­ra­ger l’é­qui­té et la diversité

    • Les inter­prètes doivent cher­cher du réper­toire des com­po­si­teurs de la diversité.
    • Il y a plu­sieurs fac­teurs à prendre en compte dans la pro­gram­ma­tion. Il ne sera peut-être pas pos­sible de tout accom­plir à chaque concert. Il faut trou­ver un équi­libre entre les enjeux et la liber­té artistique.
    • Par défaut, nous par­ti­ci­pons aux sys­tèmes mis en place par une socié­té colo­niale avec des pré­ju­gés raciaux et sexistes.
    • Un exemple de défi de man­dat artis­tique : la série Les Sym­pa­thiques de Mar­tin Hes­lop a comme man­dat de pro­gram­mer de la musique inté­res­sante (au niveau tech­nique ou sémio­tique) ou nova­trice, ce qui défi­nit déjà le groupes de can­di­dats visés. C’est un défi d’at­teindre d’autres don­nées démo­gra­phiques que les siennes.
    • L’équité dans la pro­gram­ma­tion artis­tique n’est pas seule­ment un pro­blème dans la musique : seule­ment 4% des œuvres d’art des gale­ries natio­nales pro­viennent d’ar­tistes femi­nines, mal­gré le fait que 60% des artistes diplo­més depuis l’an 2000 sont des femmes.
    • L’im­por­tance de déve­lop­per une pra­tique artis­tique quo­ti­dienne qui inclue une conscience de faire par­tie d’une culture diversifiée. 
    • Les déci­sions artis­tiques ne doivent pas être prises uni­que­ment pour répondre aux cri­tères de diversité.
    • Les dif­fu­seurs de musique orches­trale et de la culture tra­di­tion­nelle doivent éga­le­ment avoir cette conver­sa­tion, car leurs pra­tiques de pro­gram­ma­tion manquent de diver­si­té culturelle. 
    • Inclu­sion sym­bo­lique : C’est insul­tant d’être pro­gram­mé que parce que vous êtes femme.
    • Les nou­veaux créa­teurs de musique recherchent intrin­sè­que­ment la diver­si­té et donnent beau­coup de valeur à quel­qu’un qui vient d’ailleurs. La musique impro­vi­sée en par­ti­cu­lier valo­rise les nou­velles approches à la créa­tion musi­cale. Cléo donne l’exemple d’En­semble Super­Mu­sique. Elle remarque que la diver­si­té de ses membres reflète la socié­té qué­bé­coise. Ils valo­risent vrai­ment quel­qu’un qui vient d’ailleurs, qui apporte de nou­velles atti­tudes, de nou­velles idées, de nou­velles façons de jouer. La situa­tion de la pro­gram­ma­tion est beau­coup plus dif­fi­cile pour les orchestres. Dans le canon clas­sique, il existe une longue tra­di­tion de com­po­si­tion musi­cale sur­tout mas­cu­line. Il serait plus facile d’assurer la diver­si­té si les ensembles clas­siques jouaient davan­tage de musiques nouvelles.
    • Ida com­plé­mente cette obser­va­tion avec un autre exemple : elle a récem­ment par­ti­ci­pé à une table ronde où un groupe punk de cinq femmes et un duo de DJ com­po­sé de deux femmes a pré­sen­té leur tra­vail. Joane Hétu et Danielle Palar­dy-Roger ont for­mé Super­Mu­sique opour la même rai­son : il n’y a pas assez de femmes qui font de la musique. Trente ans plus tard, les choses ont-elles vrai­ment changé ?

    C’est vrai de Super­Mu­sique. Le groupe punk (5 femmes), DJs (2 femmes), même his­toire que Super­Mu­sique (mêmes objec­tifs que Joane Het et Danielle Palar­dy-Roger). – Ida Toninato

    Peut-être que la dif­fé­rence entre hommes et femmes tra­verse les cultures, mais en tant que musi­cien de jazz, si je joue quelque chose de mon réper­toire tra­di­tion­nel, je joue en fait des com­po­si­tions exclu­si­ve­ment blanches. – Mar­tin Heslop

    Pro­duc­tion et public

    Trois actions utiles pour les diffuseurs/producteurs :

    • Gar­dez la porte ouverte (conti­nuez la recherche, faites des ouver­tures régulièrement)
    • Deman­dez si les gens que vous vou­lez atti­rer sont pré­sents et si non, pourquoi.
    • Eva­luez les résul­tats. Quel niveau de res­pon­sa­bi­li­té êtes vous prêts à assumer ?

    Les inter­prètes doivent reflé­chir à com­ment rendre le public plus à l’aise dans les espaces de spec­tacle de musique classique.

    En conclu­sion

    Essayer de chan­ger un sys­tème, c’est très long et très lent. – Tim Brady

    • Le manque de diver­si­té est un pro­blème sys­té­mique énorme. Cepen­dant, chaque petit geste fait une différence.
    • Les musicien.ne.s créa­tifs sont par­mi les premier.es à res­sen­tir les chan­ge­ments à venir, à expé­ri­men­ter ce que le reste de la socié­té res­sen­ti­ra envi­ron 25 ans plus tard. Dans son livre Bruits (1977), le phi­lo­sophe fran­çais de Jacques Atta­li sug­gère que la musique est tou­jours le cana­ri de la mine. Toutes les trans­for­ma­tions sociales, poli­tiques et éco­no­miques majeures de la socié­té com­mencent par les musi­ciens. Il a pré­dit, à l’é­poque, que l’ère numé­rique et la tech­no­lo­gie d’en­re­gis­tre­ment trans­for­me­raient radi­ca­le­ment le monde. Beau­coup de pro­blèmes que les musi­ciens fini­ront par deve­nir un pro­blème dans d’autres domaines également.

    Discussions en petits groupes

    Pour la deuxième par­tie de la ses­sion, les par­ti­ci­pants se sont divi­sés en petits groupes pour dis­cu­ter de cartes de phrases courtes écrites par leurs col­lègues et redis­tri­buées ano­ny­me­ment. Le groupe com­plet s’est réuni à nou­veau pour par­ta­ger des idées résumées.

    Cartes com­mu­nau­taires des ses­sions à Hali­fax, Vic­to­ria et Montréal

    [Show pic­ture list]

  • Diversite : Rapport de la session à Victoria

    Dimanche 26 mars 2017, à 14 h 30 à 16 h 30 (heure du Paci­fique)
    Open Space Arts Socie­ty, 2e étage du 510 rue Fort, Vic­to­ria, C.-B

    Un pro­jet RCMN sou­te­nu par FACTOR et pré­sen­té à Vic­to­ria avec Open Space Arts Socie­ty
    Nous remer­cions nos par­te­naires et com­man­di­taires pour leur aide dans la réa­li­sa­tion de ce pro­jet.

    Rap­port : Jen­ni­fer Waring

    Ani­ma­teur :
    Chris­to­pher Reiche Bou­cher, Coor­di­na­teur de musiques nou­velles, Open Space (Vic­to­ria)

    Confé­ren­ciers :
    Rachel Iwaa­sa – Direc­teur du déve­lop­pe­ment, Pride in Art Socie­ty (Van­cou­ver)
    Juliet Pal­mer – compositrice/collaboratrice/Directrice artis­tique, Urban Ves­sel (Toron­to)
    France Tré­pa­nier – Com­mis­saire autoch­tone, Open Space (Vic­to­ria)

    La ses­sion à Vic­to­ria a sui­vi six semaines après la pre­mière lan­cée à Hali­fax. La conver­sa­tion sur la diver­si­té était reprise, mais sous l’angle de l’en­ga­ge­ment du public. L’ac­ti­vi­té de deux heures et demie était divi­sée en deux par­ties : une table ronde en cercle avec le public dif­fu­sée en direct et un exer­cice de cercle à huis clos qui s’est éven­tuel­le­ment divi­sé en groupes de dis­cus­sion plus petits. Juliet Pal­mer a assu­ré la conti­nui­té des ses­sions ; comme lors de la ses­sion pré­cé­dente, elle a diri­gé l’exer­cice en cercle.

    Chris­to­pher Reiche Bou­cher, coor­di­na­teur des musiques nou­velles à Open Space et ani­ma­teur de la conver­sa­tion a sou­hai­té la bien­ve­nue à tout le monde. Il y avait 22 per­sonnes en per­sonne et 14 per­sonnes connec­tées en direct. Chris­to­pher a recon­nu les ter­ri­toires non cédés et tra­di­tion­nels des nations Son­ghese et Esqui­malt. Il a remer­cié les com­man­di­taires d’avoir sou­te­nu cet évé­ne­ment et a invi­té tous les par­ti­ci­pants à se présenter.

    Dans ses remarques d’ou­ver­ture, l’a­ni­ma­teur a iden­ti­fié trois groupes dif­fé­rents : les créa­teurs, les publics et les com­mu­nau­tés, puis a deman­dé si les publics et les com­mu­nau­tés sont dis­tincts, ou le même.

    Rachel
    Je pense qu’ils se che­vauchent. Je pense qu’il est impor­tant de par­ler de com­mu­nau­té, mais les com­mu­nau­tés – nous avons plu­sieurs iden­ti­tés. C’est le même pour les com­mu­nau­tés aux­quelles nous appar­te­nons. Les com­mu­nau­tés gran­dissent et changent constam­ment, ce qui signi­fie que ce n’est pas juste une com­mu­nau­té. Lorsque nous par­lons de la com­mu­nau­té des musiques nou­velles, nous ne par­lons pas néces­sai­re­ment de toutes les com­mu­nau­tés par­ta­geant cet espace.

    Juliet
    Je suis d’ac­cord avec Rachel de mon point de vue comme créa­trice, je crée dans un contexte com­mu­nau­taire. Dans ce contexte, nous créeons des œuvres avec une com­mu­nau­té.

    France
    La notion de com­mu­nau­té est inté­res­sante. Je tra­vaille sou­vent dans ce sens. La com­mu­nau­té avec laquelle je m’en­gage n’est pas un public, ni un public futur. Je pense qu’il y a un moyen de nouer un dia­logue avec une com­mu­nau­té qui devien­dra éven­tuel­le­ment un public. C’est en dia­logue avec une com­mu­nau­té que nous arri­vons à com­prendre où ils se trouvent, non pas selon nos condi­tions, mais selon les leurs. Défi­nir ce dont le public a besoin et ce qu’il sou­haite modi­fie consi­dé­ra­ble­ment la conver­sa­tion. C’est une entre­prise à long terme. Du point de vue autoch­tone, là où nous tra­vail­lions, où que vous tra­vailliez, il y a une com­mu­nau­té de Pre­mières Nations, et nous tra­vaillons sur leurs terres, donc c’est la pre­mière com­mu­nau­té qu’on devrait recon­naître, enga­ger et respecter.

    Principaux commentaires et idées :

    Les bar­rières à la par­ti­ci­pa­tion comme public et comme artistes :

    • Par leur nature même, les musiques nou­velles sont exclusives.
    • À bien des égards, c’est l’ex­pres­sion actuelle du cou­rant « clas­sique », avec tous les pro­to­coles non-dits de la musique clas­sique qui font rele­ver un sen­ti­ment de honte chez les gens, comme s’ils ne pou­vaient pas par­ti­ci­per s’ils ne savent pas com­ment com­prendre l’é­vé­ne­ment. Par consé­quent, c’est impor­tant com­ment on se pré­sente sur scène ; et cela peut avoir un impact énorme lorsque on essaye de connec­ter avec des com­mu­nau­tés en dehors des com­mu­nau­tés étroites déjà présentes.
    • France a sou­li­gné que l’in­fra­struc­ture de l’art est récente au Cana­da. Il a été créé dans les années 50 à une époque où les cultures autoch­tones n’é­taient pas consi­dé­rées comme des cultures vivantes mais plu­tôt en voie de dis­pa­ri­tion, et leurs pra­tiques étaient tou­jours inter­dites. Les concep­teurs du sys­tème n’a­vaient à l’es­prit que des formes d’art d’o­ri­gine européene

    Nous vivons dans un sys­tème d’art très raciste, qui pri­vi­lé­gie les tra­di­tions issues d’Eu­rope occi­den­tale… c’est très incon­for­table par moments. – France

    Diver­si­té et inclu­sion par oppo­si­tion à don­ner de l’espace

    Chris savait que France avait un pro­blème avec l’i­dée de l’in­clu­sion et lui a deman­dé d’expliquer.

    D’a­bord je m’a­dresse à la diver­si­té. Tout le monde est diverse. Qu’est-ce que ça veut même dire ? C’est comme la bouffe eth­nique – toutes les cui­sines sont eth­niques. Donc il faut faire atten­tion à com­ment on déploie ces mots. Chaque culture est dif­fé­rente par défi­ni­tion. Mais main­te­nant la ques­tion d’in­clu­sion, regar­dons-la de plus près. Nous avons un pays où, pour des mil­lé­naires, il y avait une culture vivante. Puis les euro­péens sont arri­vés, il y a eu un chan­ge­ment radi­cal, des sys­tèmes mis en place qui pri­vi­lé­giaient des euro­péens. Et puis ces euro­péens se redressent et main­te­nant veulent inclure ces cultures dites diverses, bra­con­nant leur com­mu­nau­tés. C’est aus­si néfaste que leurs autres pra­tiques. – France

    L’in­clu­sion main­tient la cen­tra­li­té de la culture euro­péene et une tra­di­tion intel­lec­tuelle qui a été très oppres­sive. Si on veut vrai­ment par­ler de diver­si­té, il faut qu’on se pose des défis, qu’on soit rigou­reux et assez souple pour lais­ser des pra­tiques et des savoirs dif­fé­rents de ren­trer. – France

    Et puis : Cela ne met aucune musique ou pra­tique clas­sique à part, elle appar­tient à sa propre tra­di­tion, mais elle doit par­ta­ger l’es­pace. – France

    • Un membre du public a expri­mé ses pré­oc­cu­pa­tions quant aux effets de la diver­si­té pres­crite. Peut-être serait-il pré­fé­rable de consi­dé­rer tous les dif­fé­rents types de pra­tiques et la diver­si­té en eux-mêmes, plu­tôt que de faire en sorte que tout le monde soit consi­dé­ré diverse/ Sinon, les pra­tiques de tout le monde pour­rait deve­nir un cambouis.
    • Un autre membre du public a décla­ré que le conseil des arts ne peut pas impo­ser et exi­ger la diver­si­té. Le sys­tème doit changer.

    Les sys­tèmes et la péren­ni­té du sta­tus quo

    • Il a été remar­qué que les com­mu­nau­tés autoch­tones de s’i­solent pas dans leurs formes d’art ; ils ont une approche dif­fé­rente au pro­ces­sus que les tra­di­tions occidentales. 
    • Les ghet­tos ont été iden­ti­fiés par Juliet comme un pro­blème dans les musiques nou­velles du cou­rant clas­sique, relé­gués aux fes­ti­vals, our cer­tains concerts plu­tôt qu’être intégrés.
    • Un membre du public a rap­pe­lé le sys­tème de classe éco­no­mique comme l’é­le­phant dans la bou­tique : les grands arts sont sou­te­nus par un sys­tème qui dénigre les arts folk­lo­riques / popu­laires et la notion du popu­laire en géné­ral. Même si il y avait une place pour l’art d’é­lite, il y a peu d’é­lan pour inclure ceux qui sont désa­van­ta­gés de manière systémique.
    • Rachel a sug­gé­ré qu’on doit iden­ti­fier les sys­tèmes avant de savoir com­ment les déman­te­ler. Des inter­ven­tions ciblées peuvent aider. Exemple : le fes­ti­val d’art queer com­prend une por­tée d’i­den­ti­tés, mais en 2017, ils ont mon­té un fes­ti­val bi-spi­ri­tuel, qui c’est avé­ré le moins diverse de tous leur fes­ti­vals. C’é­tait un pas néces­saire, par contre, pour mettre l’emphase sur ce groupe – et c’é­tait une déci­sion consciente des com­mis­saires et non le résul­tat du sys­tème en arrière plan.
    • En édu­ca­tion, il y a la ques­tion de qui enseigne et la matière qu’ils enseignent. Le sys­tème pérén­nise le sta­tus quo.
    • Ce qui sou­tient aus­si le sta­tus quo : la plu­part des gens blancs ne se voient pas comme blant. Comme pen­ser qu’on n’a pas d’accent.

    L’en­ga­ge­ment de la communauté

    • L’art devrait être du quo­ti­dien. Nous sommes pié­gés par la pen­sée que c’est une pro­fes­sion, qui mène à des conver­sa­tions de mar­ke­ting et la diver­si­fi­ca­tion des sources de financement. 

    Pen­sant à sa jeu­nesse en Nou­velle-Zélande : Dans les années 70, il y avait une renais­sance de l’i­den­ti­té autoch­tone et l’en­sei­gne­ment des danse et de la langue aux enfants. Cela a eu un impact énorme sur moi – com­prendre la culture et les pra­tiques de céré­mo­nie. Ce n’é­tait pas un évé­ne­ment ou on pen­sait à la vente de billets, mais une par­tie de la vie. Je tente de mani­fes­ter cela dans mon propre tra­vail. Il s’agit de faire des œuvres ensemble, de ne pas vendre de billets et de sor­tir des salles et les lieux de concert habi­tuels. – Juliet

    L’i­dée de rem­plir les salles est très euro­cen­trique. Quand j’é­tais au conseil, nous avions une com­pa­gnie de théatre du Nord qui essayait de suivres les lignes direc­trices de mar­ke­ting… Je leur ai don­né per­mis­sion de le faire comme ils vou­laient, et ils sont allé à l’é­pi­ce­rie et ont ache­té de la nour­ri­ture pour un fes­tin. La salle de concert était rem­plie. Quand on pense de l’art comme mar­chan­dise, c’est très euro­cen­trique. – France

    Iden­ti­té et pré­somp­tions : à quoi ça res­semble / com­ment les choses sont vrai­ment et com­ment leut appa­rence influence ce qu’elles sont 

    Un com­men­taire pro­ve­nant de la difus­sion en direct que tous les confé­ren­ciers avaient l’air blancs a sus­ci­té les réponses suivantes :

    Je suis Mohawk et fran­çaise, je viens du Qué­bec et je vis sur le ter­ri­toire des Coast Salish. – France

    Je suis une femme qui fait par­tie du 20% de la com­mu­nau­té des com­po­si­teurs. Je suis une immi­grante au Cana­da. – Juliet

    Mon héri­tage est danois et japo­nais. On me classe comme blanche et straight tout le temps. Ce qui me rend mino­ri­taire n’est pas visible. Ce que je trouve inté­res­sant c’est que sou­vent on n’est pas conscient de la diver­si­té qui nous entoure parce qu’on base nos juge­ments sur ce qu’on voit. – Rachel

    L’a­ni­ma­teur a sou­li­gné qu’il y a une très grande impor­tance atta­chée au visible, avec la réponse sui­vante de la part de Rachel :

    oui, c’est notre pre­mière imprés­sion. Si les gens lisent mon nom, ils me recon­naissent comme japo­naise plus tôt. Je crois que le visible qu’on met de l’a­vant est impor­tant, sur­tout dans des orga­nismes – nous essayons de créer un envi­ron­ne­ment qui attire une plus grande varié­té de gens. – Rachel

    Ce qui a mené à l’ob­ser­va­tion que les membres d’un CA, ceux qu’on engage, ceux qui font les déci­sions sont impor­tants. L’en­jeux est le pou­voir.

    Le sys­tème est blanc – sans poin­ter vers des par­ti­cu­liers, com­ment pou­vons nous adres­ser les inéga­li­tés de pou­voir et d’ac­cès au res­sources ? Je pro­fite de cer­tains pri­vi­lèges parce que je passe comme blanche. – France

    Un membre du public sou­lève que comme Métis, on n’est pas accep­té comme autoch­tone. Le pro­blème n’est pas seule­ment qui repré­sente un orga­nisme, mais à qui est celui-ci res­pon­sable ?

    À cause de l’ef­fa­ce­ment sys­té­ma­tique (enfants autoch­tones enle­vés de leurs familles, l’ex­pé­rience japo­naise pen­dant la guerre), nous voyons main­te­nant des efforts de récu­pé­rer les identités.

    Men­to­rat et droits d’au­teur / inclu­sion des gens qui ne peuvent pas entrer

    • Membre du public – La com­mu­nau­té de musiques nou­velles semble affir­mer qu’il n’y a pas de com­po­si­teurs de cou­leur. Ce n’est pas un racisme indi­vi­duel déli­bé­ré, mais un racisme sys­té­ma­tique. Com­ment pou­vons-nous aider à infor­mer ces organisations ?
    • Il y a beau­coup de com­po­si­teurs qui ne sont pas des hommes blancs qui cherchent des oppor­tu­ni­tés. Il faut sor­tir les trouver.
    • Lors­qu’il est ques­tion d’ai­der les artistes de com­mu­nau­tés diverses à par­ti­ci­per dans ces formes blanches, il est néces­saire de trou­ver quel­qu’un qui puisse sou­te­nir la voix de quel­qu’un d’autre – le men­to­rat, le témoi­gnage et t le déve­lop­pe­ment du talent. Le modèle tra­di­tion­nel ne fonc­tionne pas, où le com­po­si­teur est inca­pable de renon­cer ses droits d’au­teur uniques.

    J’é­tais la seule per­sonne autoch­tone dis­po­nible pour par­ti­ci­per à un pro­jet où un com­po­si­teur vou­lait tra­vailler avec les gens autoch­tones. Je devais me battre pour lui faire com­prendre que c’é­tait inap­pro­prié. Si vous ne com­pre­nez pas la tra­di­tion et les pro­to­coles ou l’es­thé­tique, vous pou­vez accep­ter le mérite ou l’ex­cel­lence. Les dif­fé­rentes tra­di­tions sont la clé ici. – France

    En conclusion

    On revient à la ques­tion d’in­ten­tions.

    Pour­quoi ? Ma pre­mière ques­tion est tou­jours pour­quoi ? Pour­quoi a‑t-on besoin de plus de diver­si­fi­ca­tion ? Pour­quoi aurait on besoin de publics plus nom­breux ? Pour­quoi vou­driez-vous faire cela ? – France

    Conversations en petits groupes

    Pour la deuxième par­tie de la ses­sion, les par­ti­ci­pants se sont divi­sés en petits groupes pour dis­cu­ter des phrases courtes écrites sure des cartes par leurs col­lègues et redis­tri­buées ano­ny­me­ment. Le groupe com­plet s’est réuni par la suite pour par­ta­ger des idées résumées.

    Cartes com­mu­nau­taires des ses­sions de Hali­fax, Vic­to­ria et Mont­réal.
    [Show pic­ture list]