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Gilles Comeau: What is music and health?
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Que signifient pour vous la musique et la santé ?
Je suis Gilles Comeau, je suis professeur à l’école de musique à l’Université d’Ottawa. Je suis directeur fondateur de l’Institut de recherche en musique et santé à l’université d’Ottawa, et dernièrement je suis devenu chercheur principal à l’institut de recherche en santé mentale du Royal, où je suis responsable d’établir une clinique de recherche en musique et santé mentale. Il y a beaucoup de recherches qui tendent à démontrer que la musique peut avoir un impact sur plusieurs conditions de santé, sur le bien-être, sur la santé mentale. J’avais observé dans le rapport qui a été publié en 2019 par l’Organisation Mondiale de la Santé qu’à peu près de 40 % des recherches en musique avait été fait avec des musicothérapeutes, et que l’autre 60 % était par des musiciens, des musiciens-éducateurs, quelquefois des gens de la santé qui avaient une formation en musique. À cette époque, je savais qu’il y avait beaucoup de recherches qui avaient été faites avec des musicothérapeutes qui examinent l’impact de leur travail. Et les musicothérapeutes travaillent souvent en tête-à-tête et se considèrent souvent comme des professionnels de la santé qui s’efforcent d’aider les personnes atteintes de certaines conditions. J’ai donc décidé à ce moment-là de me concentrer sur les musiciens et les professeurs de musique, car beaucoup moins de recherches ont été effectuées dans ce domaine. Ils mettaient déjà beaucoup en œuvre leurs programmes dans les milieux de la santé et sociaux, donc je voulais pouvoir étudier ce qui se passait et voir comment je pourrais contribuer avec un meilleur engagement des musiciens et des professeurs de musique, pour la santé et le bien-être des individus et des communautés.
Les impacts de la musique sur la santé
Pour les personnes qui ont la démence, c’est vraiment l’impact sur leurs bien-êtres et qualités de vie. Parce qu’on ne s’attend pas à ce que la musique ait un impact guérissant sur la condition d’Alzheimers, mais vraiment d’avoir un impact important sur le bien-être et la qualité de vie. Même pour les personnes qui souffrent de dépression et d’anxiété, c’est également de pouvoir rendre les symptômes moins dérangeants, et pouvoir améliorer le bien-être. Nous essayons donc de mesurer comment cela a un impact sur leur bien-être : mesurer l’impact sur l’anxiété, mesurer l’impact sur la dépression, mesurer l’impact sur la joie / l’enthousiasme d’apprendre de nouvelles choses. Et nous faire également les questionnaires standards qui sont souvent utilisés pour mesurer les différents résultats. Il existe des questionnaires spéciaux pour les personnes atteintes de démence. Il existe des questionnaires pour leurs soignants. Il existe des questionnaires pour leur niveau d’anxiété, leur niveau de dépression, leur épanouissement, sur l’apprentissage de nouvelles choses, sur la joie, leur qualité de joie. Ensuite, nous avons aussi des biomarqueurs que nous souhaitons utiliser pour démontrer les différents impacts que cela pourrait avoir. Et ça pourrait être une montre que tu portes semblable aux Fitbits qui, pendant un certain temps, il affiche la tension artérielle, la fréquence cardiaque, etc. Cela montrera si l’activité musicale à un moment donné dans la semaine a un impact sur ce jour-là, ou le jour qui suit. Nous allons travailler sur des choses comme ça. Nous travaillons avec des journaux de bord sur les habitudes de sommeil et l’auto-évaluation du sommeil, et cela nous donne une bonne indication de la façon dont cela affecte leur sommeil. Parfois, nous pouvons faire un peu de niveau de cortisol avec un test salivaire qui nous aide à mesurer comment les choses s’améliorent. Nous regardons également le mouvement qu’ils sont capables de faire, car une grande partie du programme que nous avons, c’est la musique et le mouvement. Le mouvement qu’ils développent est une véritable indication de la façon dont ils perçoivent la musique et on voit vite comment la qualité du mouvement change à l’intérieur de quelques semaines. Vous pourriez également voir à quel point ils perçoivent. Sont-ils complètement déconnectés de la musique, est-ce qu’ils obtiennent plus avec la musique, sont-ils plus subtils/souples, donc tout cela montre un changement que l’on peut observer.
Quel a été votre cheminement vers le travail dans la musique et la santé ?
J’ai toujours été passionné par l’enseignement et j’étais fasciné sur la façon dont les gens apprennent. J’ai commencé à enseigner la musique quand j’avais 16 ans, en enseignant le piano aux jeunes mais aussi en petits groupes d’élèves et d’enfants d’âge préscolaire. J’étais fasciné par ces aspects de l’enseignement de la musique et cela a été un constant tout au long de ma vie. J’ai aussi toujours été intéressé par la santé et aider les gens, et dans mon adolescence, j’avais déjà commencé à faire du bénévolat en passant mon temps dans un établissement de soins de longue durée. Quand je suis arrivé à l’université, j’aidais l’école des enfants de la « Aid Society » et je travaillais avec des enfants qui étaient sourds et autres enfants qui avaient des cas graves de l’autisme. Cela en a toujours fait partie et puis tout au long de ma carrière à l’Université, j’ai fait beaucoup de travail interdisciplinaire avec d’autres chercheurs. Cela faisait toujours partie du travail. J’ai réussi à combiner ces aspects. Et en regardant l’apprentissage, l’enseignement, l’enseignement de divers groupes, puis je m’intéresse à la santé, physique et mentale des musiciens. Finalement, j’ai rassemblé un peu de tout ces expériences et cette passion. Je ramène ma formation en pédagogie musicale et Delcroze, eurythmie, musique et mouvement, ou formation avec des improvisations de percussions. J’apporte cela, mais dans le contexte de la santé et social. Je ramène mon intérêt pour ces groupes de personnes et je ramène également mon intérêt en recherche et en recherche multidisciplinaire. J’ai plus de deux décennies d’expérience en travaillant dans une culture de recherche différente parce que chaque discipline a sa propre manière d’aborder la recherche. Cela est donc très familier et j’ai pu regrouper des personnes de divers domaines de recherche pour tout mettre ensemble pour ce travail dans le domaine de la musique et de la santé.
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