Le RCMN a eu plusieurs rencontres à Ottawa au cours des derniers mois, avec Patrimoine canadien et d’autres intervenants, afin de discuter d’enregistrement et de diffusion des musiques nouvelles canadiennes. La CBC ayant retiré son appui à notre communauté (ce qui représente une perte énorme), nous avons besoin de nouvelles stratégies pour faire entendre notre musique.
Le renouvellement de l’enveloppe de 25 millions de dollars du Fonds de la musique du Canada (FMC) revêt une grande importance. Elle approvisionne FACTOR, Musicaction et d’autres programmes musicaux chez Patrimoine canadien. Ce fonds sera renouvelé dans le budget 2015 (du moins, nous l’espérons), mais on discute déjà des changements à apporter au fonds pour l’adapter aux nouvelles réalités, Internet ayant radicalement transformé tous les secteurs musicaux (musique de création et musique commerciale).
En février 2013, j’ai eu une longue conversation téléphonique avec Mme Sophie Couture, la nouvelle directrice, Politique et programmes de la musique, chez Patrimoine canadien. Nous avons discuté des besoins de notre communauté et de ce qu’il est possible de faire. En mai, j’ai rencontré Christine Renaud et Marijo Larouche, analystes en politique de la musique, à leur bureau de Gatineau (région de la Capitale nationale), pour leur présenter le modèle économique élaboré par le RCMN pour la communauté des musiques spécialisées. J’en ai profité pour en apprendre plus sur le processus de renouvellement du FMC.
On utilise souvent le terme « musique spécialisée » pour décrire les musiques non commerciales : musiques nouvelles, musique classique, musique chorale, jazz contemporain, électroacoustique, etc.
À partir des statistiques disponibles, nous avons calculé que l’impact économique global de la communauté des musiques spécialisées (c.-à‑d. non commerciales) au Canada représente environ 883 millions de dollars par année. Cette estimation plutôt conservatrice tient compte des professeurs de musique, des orchestres, des festivals de jazz, des chorales, des groupes de musiques nouvelles, des ventes d’instruments de musique et de la partie spécialisée de la programmation des salles de spectacle. Il y aurait probablement d’autres activités à ajouter au lot, mais nous nous sommes limités aux chiffres démontrables et crédibles.
Notre nouvelle approche, qui table sur la gamme complète de nos activités au lieu de se limiter à nos modestes ventes de billets et de disques, a suscité la curiosité de Patrimoine canadien. Espérons que le ministère nous prenne maintenant plus au sérieux. L’argent mène le monde dans n’importe quel ministère et particulièrement sous le gouvernement actuel.
Le Fonds de la musique du Canada semble avoir deux volets principaux :
1) faire entendre la musique canadienne sur scène (à l’échelle nationale et internationale);
2) venir en aide aux innovations numériques.
Pour en savoir plus, consultez la page Internet que Patrimoine canadien consacre au FMC : http://www.pch.gc.ca/fra/1267201611990/1268346500374
Ces deux priorités répondent aux besoins de notre communauté. Il ne reste plus qu’à faire en sorte que le programme nous donne un accès équitable au financement. Habituellement, la très grande majorité de ce fonds va au secteur commercial. C’est ce qui doit changer.
À titre de représentant de La Coalition canadienne des arts, j’ai aussi rencontré Robert Hunter, analyste principal des politiques chez Patrimoine canadien, pour parler d’une approche très large des politiques et stratégies pour les quatre prochaines années, soit jusqu’au 150e anniversaire du Canada et au 60eanniversaire du Conseil des arts du Canada, en 2017.
Nous avons aussi parlé de collaborations avec le Centre national des arts à Ottawa. Le CNAO, avec sa vision nationale, son grand intérêt pour l’enseignement et les technologies et son académie d’été en musiques nouvelles, est un partenaire naturel du RCMN. J’ai rencontré Stefani Truant pour ouvrir la conversation et lancer des idées qui permettraient d’accorder une place plus importante aux musiques nouvelles dans le dialogue culturel national.
~Tim Brady, président du RCMN
Pour retracer l’évolution de ce dossier, lisez ou relisez ces articles parus dans nos numéros précédents :
- Deux gros changements chez FACTOR – n° 15, janvier 2013
- Patrimoine canadien et FACTOR – n° 14, septembre 2012
- FACTOR (p. 5) – n° 13, avril 2012 (pdf)
- FACTOR (p. 3) et Journée des arts sur la Colline (p. 4) – n° 12, novembre 2011 (pdf)
- Enregistrement (p. 4) – n° 11, septembre 2011 (pdf)
- Rapport du comité enregistrement (p. 6) – n° 10, juin 2011 (pdf)
- Rapport du comité enregistrement (p. 4) – n° 9, avril 2010 (pdf)
- Enregistrement de musique spécialisée (p. 1 à 2) – n° 7, avril 2010 (pdf)
- Coupes : volet diversité du programme d’aide à l’enregistrement sonore de musique spécialisée (p. 3) et Extraits de la « Lettre ouverte à James Moore » (p. 3 à 4) – n° 6, hiver 2009 (pdf)
- Coupes aux subventions à l’enregistrement sonore (p. 1 à 2) – n° 5, octobre 2009 (pdf)
Adress URL directe : Le RCMN à Ottawa
16e édition Bulletin du RCMN – mai 2013