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Ajay Heble

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  • 5 à 12 ans
  • 13 à 18 ans
  • Éducation
  • Associations communautaires
  • Services sociaux
  • Santé
  • Famille
  • Troubles du spectre de l’autisme (TSA)
  • Limitations physiques (par ex. Paralysie cérébrale, Sclérose en plaques)

Ajay Heble

description

Que signi­fient pour vous la musique et la santé ?

Je m’ap­pelle Ajay Heble. Je suis direc­teur de l’Ins­ti­tut inter­na­tio­nal d’é­tudes cri­tiques et impro­vi­sa­tion, et j’é­tais le direc­teur artis­tique fon­da­teur du Fes­ti­val Jazz de Guelph (où) j’ai occu­pé ce rôle à par­tir de 1994 à 2016. Je suis éga­le­ment pro­fes­seur d’an­glais à l’U­ni­ver­si­té de Guelph. C’est une grande ques­tion, la musique et la san­té. Mon sen­ti­ment est que la musique et la san­té sont un sujet qui n’a pas vrai­ment atti­ré l’at­ten­tion qu’il devrait atti­rer. Je pense que la musique occupe le pay­sage social et cultu­rel d’une manière qui demeure lar­ge­ment non réper­to­riée. Mal­gré cela, je crois depuis long­temps que les pra­tiques musi­cales impro­vi­sées en par­ti­cu­lier, peuvent contri­buer au déve­lop­pe­ment et au bien-être de com­mu­nau­tés bien por­tantes. C’est l’un des hypo­thèses fon­da­men­tales que nous essayons de tes­ter à tra­vers le tra­vail que nous fai­sons à l’Ins­ti­tut Inter­na­tio­nal d’é­tudes cri­tiques et d’improvisation. 

 

La musique et la san­té avec Kidsability

Je pense que l’exemple qui me vient en tête est le tra­vail que nous fai­sons depuis 15 ans avec « Kid­sA­bi­li­ty », qui est une orga­nisme de ser­vice social qui gère des pro­grammes pour les enfants qui ont des défi­ciences phy­siques et déve­lop­pe­men­tales. Et depuis des années, nous fai­sons venir des artistes-impro­vi­sa­teurs dans la com­mu­nau­té pour tra­vailler avec les jeunes de Kid­sA­bi­li­ty et ces artistes-impro­vi­sa­teurs exé­cu­te­ront une série d’a­te­liers d’im­pro­vi­sa­tion qui abou­ti­ront sou­vent à de grands repré­sen­ta­tions publiques à grande échelle au Guelph Jazz Fes­ti­val. Ain­si, par exemple, nous fer­me­rons l’une des rues prin­ci­pales de Guelph lors de l’un des plus grands évé­ne­ments publics du fes­ti­val, c’est là que ces enfants peuvent jouer cette étape. C’est donc vrai­ment tout à fait remarquable.

La com­po­sante de la recherche est que nous avons des membres de notre équipe de recherche, par exemple nos étu­diants diplô­més qui font des entre­vues avec les enfants, avec les parents, avec le per­son­nel, avec les artistes, les ani­ma­teurs éga­le­ment, et j’es­saie de suivre l’im­pact qu’ont ces programmes.

Les his­toires et anec­dotes que nous enten­dons sont vrai­ment remar­quables quant à leur impact. Les genres des choses que les gens nous disent. Que les enfants font preuve d’es­time de soi, qu’ils écoutent d’une manière qu’ils n’é­cou­taient pas aupa­ra­vant, ils prennent les rôles de lea­der­ship devant un large public. Les enfants sont prêts à se lever devant un public de mil­liers de per­sonnes et assu­mer un rôle de lea­der­ship, en menant un groupe entier par exemple. On entend sou­vent des parents que ce n’est pas quelque chose qu’ils voient leurs enfants faire très souvent.

Je pense donc que cela nous inté­resse vrai­ment l’i­dée que l’im­pro­vi­sa­tion peut réel­le­ment être un moyen de rendre auto­nome et d’a­ni­mer les enfants. Et encore une fois, l’é­quipe de recherche avec laquelle j’ai tra­vaillée ont docu­men­té et ana­ly­sé les rela­tions com­plexes entre les pra­tiques d’im­pro­vi­sa­tion et leurs effets sur, par exemple, la socia­li­sa­tion, le bien-être, l’es­time de soi,la coor­di­na­tion phy­sique et acui­té men­tale. C’est un pro­jet en cours depuis 15 ans et les impacts sur les enfants, comme je dis, sont vrai­ment tout à fait… nous enten­dons des his­toires étonnantes. 

 

Com­ment Kid­sA­bi­li­ty a‑t-il été créé ?

Com­ment cela a com­men­cé. Nous avons reçu une grande sub­ven­tion du CRSH, c’é­tait en 2007. C’é­tait une sub­ven­tion du CRSH « Major Col­la­bo­ra­tive Research Ini­tia­tives » pour un pro­jet inti­tu­lé « Impro­vi­sa­tion Com­mu­ni­ty and Social Prac­tice », et la majeure par­tie du tra­vail a été la recherche en par­te­na­riat enga­gée dans la com­mu­nau­té et axée sur les impli­ca­tions sociales de la musique impro­vi­sée et les pra­tiques créatives.

Nous avions donc déjà, dans ce cas, un groupe de par­te­naires qui avaient signé la sub­ven­tion, mais dans le cas de Kid­sA­bi­li­ty, ils sont arri­vés après coup. Nous recher­chions sim­ple­ment une orga­ni­sa­tion locale qui pour­rait être inté­res­sée par cer­taines des choses que nous ont pu offrir en termes de tra­vail avec des artistes-improvisateurs.

Nous avons donc eu une réunion avec le per­son­nel de Kid­sA­bi­li­ty et ils étaient tel­le­ment enthou­siaste. Je me sou­viens encore de cette pre­mière ren­contre. Nous étions quelques-uns, Ellen Water­man et moi, et l’un de nos membres du per­son­nel Jean Bur­rows. Nous avons ren­con­tré le per­son­nel de Kid­sA­bi­li­ty et ils étaient incroya­ble­ment enthou­siastes à l’i­dée de col­la­bo­rer avec nous, et ils ont vu que cela cor­res­pond tout à fait à leurs besoins, et il com­plé­tait cer­tains types de programmes.

Ils pro­po­saient parce que je sup­pose que la musique n’é­tait pas vrai­ment quelque chose qu’ils fai­saient à l’é­poque. C’é­tait donc quelque chose dont ils étaient vrai­ment ravis à voir avec nous, et en plus qu’est-ce que c’é­tait vrai­ment inté­res­sant quand j’y repense, nous nous vou­lions avoir cette idée de mettre en scène un concert public à la fin des ate­liers pour les enfants et les ani­ma­teurs des ate­liers. Il allait donc y avoir une série d’a­te­liers que nous vou­lions culmi­ner dans cette per­for­mance publique, mais nous étions inquiets. Nous avons pen­sé « Ô, peut-être que les enfants ne veulent pas le faire ou ne vou­dra pas le faire », et le per­son­nel a répon­du « Non, non, ils vou­dront le faire. » En fait, ils (les enfants) ont voté et ils étaient tota­le­ment d’ac­cord. Les enfants vou­laient mon­ter sur scène. Ils ont pros­pé­ré dans cet élément.

C’est donc là que tout a com­men­cé, avec la sub­ven­tion ini­tiale MCIR du CRSH. 

 

Quel a été votre che­mi­ne­ment vers le tra­vail dans la musique et la santé ?

Je pense que c’é­tait un che­min indi­rect qui avait à voir avec le tra­vail que je fai­sais avec le Fes­ti­val de Jazz de Guelph. Pen­dant des années pen­dant le Jazz­Fest, je réuni­rais des artistes de dif­fé­rents endroits, de dif­fé­rentes com­mu­nau­tés et leur deman­dais d’im­pro­vi­ser, et il est deve­nu évident qu’il y avait quelque chose de vrai­ment spé­ciale qui se passe à ce moment-là – là où les artistes viennent ensemble pour impro­vi­ser. Quelque chose qui avait beau­coup à nous dire sur com­ment nous négo­cions les dif­fé­rences la com­mu­nau­té, com­ment nous com­mu­ni­quons les uns avec les autres, com­ment nous réflé­chis­sons aux ques­tions de confiance et à l’ap­par­te­nance sociale.

Je pense que toute cette ques­tion de san­té com­mu­nau­taire et le bien-être, c’est quelque chose qui m’est deve­nue de plus en plus évident au fur et à mesure que je diri­geais le fes­ti­val. J’ai com­pris assez tôt que le tra­vail que je fai­sais au le Fes­ti­val de Jazz n’é­tait pas seule­ment une ques­tion de musique ou la pro­gram­ma­tion. Il s’a­gis­sait de quelque chose de beau­coup plus que cela. Je l’ai déjà dit : il s’a­gis­sait de revi­go­rer la vie publique avec l’es­prit de dia­logue en com­mu­nau­té. Je pense que c’est très clai­re­ment quelque chose qui a un impact sur les ques­tions de bien-être et de qua­li­té de vie. Je pense que c’est pro­ba­ble­ment le che­min qui m’a conduit au tra­vail que je décris ici.

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