La durabilité – Vancouver 2019

Le 23 février 2019, le RCMN a orga­ni­sé un évé­ne­ment de par­tage des connais­sances sur la dura­bi­li­té pour la com­mu­nau­té des musiques nou­velles au Centre de recherche inter­dis­ci­pli­naire sur la dura­bi­li­té à UBC (CIRS). L’objectif était de dis­cu­ter des façons dont notre pra­tique peut être plus durable et des avan­tages d’une telle gérance écologique.

Nous avons com­men­cé la jour­née avec un Sound­walk mené par Hil­de­gard Wes­ter­kamp. Mal­gré la pluie et des condi­tions un peu froides, tout le monde était enthou­siaste à suivre la sug­ges­tion de Hil­de­gard « d’ar­ri­ver dans la pré­sence du son à cet endroit, de créer une atmo­sphère d’é­coute pour la jour­née devant nous, d’é­cou­ter ensemble le monde sonore qui nous entoure, le groupe et nos propres façons d’écouter. » Nous avons par­ta­gé nos impres­sions, pen­sées et expé­riences par la suite.

Celà a bien intro­duit Rob Thom­son, qui nous a mené dans un cercle de parole, où tout le monde s’est pré­sen­té par le biais de leur ter­ri­toire et his­toire de famille et a par­ta­gé un geste de dura­bi­li­té dans leur vie quo­ti­dienne. Les réponses allaient du rejet de l’u­ti­li­sa­tion de plas­tiques chez eux à la réduc­tion des dépla­ce­ments en avion. En conclu­sion, Rob a pré­sen­té com­ment son orga­nisme Full Circle œuvre dans la dura­bi­li­té, notam­ment dans la manière dont ils réservent les artistes-inter­prètes étran­gers et opti­misent leurs séjours.

Cette occa­sion offerte à chaque par­ti­ci­pant de se pré­sen­ter, de par­ta­ger sa situa­tion et ses idées a mené à une dis­cus­sion ani­mée à l’heure du déjeu­ner, tou­jours dans notre cercle de partage.

Pour nous sor­tir de du mode déjeu­ner, Sha­ron Kal­lis a invi­té tout le monde à par­ti­ci­per à la fabri­ca­tion d’une corde. Une fois qu’elle nous a mon­tré les bases, elle a com­men­cé à racon­ter quelques his­toires sur sa pra­tique, qui consiste de « se connec­ter à une place par ses plantes, à accom­pa­gner d’autres per­sonnes sur ce voyage, à tra­vailler avec des plantes comme l’ortie qui peuvent ser­vir de connec­teurs cultu­rels ». Ce tra­vail tel­le­ment concret avec des ques­tions d’in­ten­dance et de dura­bi­li­té a sou­le­vé de nom­breuses ques­tions et sug­ges­tions sur la manière qu’on peut tra­duire ces idées en musique et en pra­tiques sonores.

Pour la par­tie de l’a­près-midi consa­crée à la conver­sa­tion, Tina Pear­son a sug­gé­ré de tra­vailler par paires ou par trios afin de per­mettre des conver­sa­tions plus per­son­nelles et vul­né­rables sur ce que la dura­bi­li­té, l’é­co­lo­gie et les pra­tiques artis­tiques sus­citent pour les gens. Elle nous avait offert une pro­po­si­tion en amont qui a enca­dré la conversation :

« Beau­coup de membres de la com­mu­nau­té des musiques nou­velles ont au moins com­men­cé à envi­sa­ger des modi­fier les thèmes et les maté­riaux de leurs pra­tiques, les modes de dif­fu­sion et les modèles d’en­ga­ge­ment entre pairs et avec leurs publics / par­ti­ci­pants qui tiennent compte des réa­li­tés de la dégra­da­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Par exemple, si vous pou­vez réduire le nombre de dépla­ce­ments, vous concen­trer sur le local, rendre votre tra­vail plus per­ti­nent sur le plan poli­tique et / ou uti­li­ser la musique et l’art sonore pour sen­si­bi­li­ser aux pré­oc­cu­pa­tions éco­lo­giques, y a t’il quand même des ques­tions plus pro­fondes et plus vul­né­rables qu’on peut se poser ?

En ligne avec les Appels à l’ac­tion de la Com­mi­sion de véri­té et récon­ci­lia­tion, il semble qu’un pro­ces­sus de désap­pren­tis­sage est néces­saire, où nos pré­somp­tions du contexte, des impactes, des notions de pro­prié­té et d’in­ten­tion dans les musiques nou­velles peuvent être défaites comme étape pré­li­mi­naire dans n’im­porte quel mou­ve­ment en faveur de la dura­bi­li­té envi­ron­ne­men­tale.


Il est logique de deman­der d’abord ce que chaque indi­vi­du, chaque com­mu­nau­té, veut sou­te­nir. L’exa­men des valeurs, de l’é­thique et des croyances rela­tives à l’ap­par­te­nance, aux rôles, aux res­pon­sa­bi­li­tés, aux droits, aux héri­tages et aux legs peut éclair­cir la ques­tion, ain­si que la défi­ni­tion de ce que l’on entend par « com­mu­nau­té » lorsque les choses se dété­riorent.


Des ques­tions sur la gérance de l’en­droit où nous habi­tons, pour cer­tains, met de l’a­vant la dura­bi­li­té d’un mode de vie, d’un emploi ou de la dura­bi­li­té humaine – assu­rer la sur­vie opti­male des géné­ra­tions futures. Pour d’autres, l’in­ten­dance est axée sur la dura­bi­li­té de la pla­nète en tant qu’en­ti­té vivante, ce qui implique aban­don­ner les pri­vi­lèges du mode de vie humain actuel pour lais­ser une trace aus­si douce que pos­sible. Pour d’autres encore, la dura­bi­li­té est entiè­re­ment axée sur la pra­tique que les autres pro­blèmes devraient se régler d’eux-mêmes.


Après un par­tage des idées clés de nos dis­cus­sions en petits groupes, Tina nous a mené dans une pra­tique du Chant du cœur de Pau­line Oliveros.

Pen­dant la jour­née, les conver­sa­tions et pré­sen­ta­tions étaient éga­le­ment sou­te­nues par la pré­sence de notre invi­té, Gior­gio Magna­nen­si.

Le RCMN tient à remer­cier le sou­tien de FACTOR dans la pro­duc­tion de cet évenement.