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Moe Clark

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Moe Clark: Sur la musique et les jeunes autochtones en milieu carcéral

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Dans le cadre de la res­source sur la musique en milieu car­cé­ral et de réadap­ta­tion, Moe Clark décrit son expé­rience en tant qu’ar­tiste métisse de deux esprits créant de la musique avec des jeunes autoch­tones à risque dans des contextes de confi­ne­ment et car­cé­raux. Elle aborde les sen­si­bi­li­tés cultu­relles et l’im­por­tance de se connec­ter avec les aînés lors­qu’on tra­vaille avec des jeunes autochtones.

Sur sa démarche artis­tique et son tra­vail en milieu carcéral

(Intro­duc­tion en nēhiyawē­win – langue Cri des plaines)

Bon­jour à tous, je viens de me pré­sen­ter en nēhiyawē­win (langue Cri des plaines), une de mes langues ances­trales. Je suis artiste métis bis­pi­ri­tuel ori­gi­naire de Cal­ga­ry, l’Al­ber­ta et du trai­té sept, mais je réside actuel­le­ment à Tiohtià:ke / Moo­niyang sur le ter­ri­toire des Kanien’kehá:ka, le peuple Mohawk d’i­ci à Mont­réal. Je suis un artiste multidisciplinaire.

Je me concentre prin­ci­pa­le­ment sur la poé­sie orale, la créa­tion de chan­sons, le tra­vail avec des langues autoch­tones, et des pra­tiques et pro­ces­sus col­la­bo­ra­tifs, inter­gé­né­ra­tion­nelles et interculturelles.

J’aime cen­trer les pra­tiques et les approches basées sur le ter­ri­toire et le tra­vail que j’ef­fec­tue. Que cela fonc­tionne réel­le­ment sur la terre, ou tra­vailler avec la terre de nos corps et nos ter­ri­toires, comme outils de déco­lo­ni­sa­tion, l’autodétermination et la co-créa­tion collective.

J’en­cadre mon tra­vail autour de la roue médi­ci­nale, s’ins­pi­rant de la vision du monde des Métis et des Cris, en regar­dant l’ho­lisme du corps, de la per­sonne, de l’es­prit, et l’es­prit. J’aime com­men­cer par un lieu de mus­ca­sa­win, qui est un terme nēhiyawē­win qui fait réfé­rence à l’ap­par­te­nance, à trou­ver sa place dans le cercle.

Une grande par­tie de mon tra­vail est enca­drée autour du cercle, en regar­dant com­ment nous pou­vons abor­der les pra­tiques d’un lieu égal d’ap­par­te­nance, de nar­ra­tion, de com­mu­nau­té, et nous orien­ter à la fois comme pro­fes­seur et élève. Donc, nous avons tous quelque chose à apprendre, nous avons tous quelque chose à enseigner.

Comme le dit tou­jours l’un de mes défunts aînés, Bob Smo­ker : « Je vais avoir besoin de toi, autant que tu auras besoin de moi ». C’est vrai­ment au cœur du tra­vail que je fais et en dehors du confi­ne­ment et du milieu car­cé­ral. J’ai com­men­cé à tra­vailler dans des éta­blis­se­ments confi­nés grâce à un orga­nisme local d’arts lit­té­raires à Mont­réal, dans le cadre d’un ate­lier d’é­cri­ture et de poé­sie. Ces ses­sions ont duré 10 semaines pen­dant les­quelles j’al­lais sur place une fois par semaine et je tra­vaille­rait en col­la­bo­ra­tion avec l’exis­tant ensei­gnant ou spé­cia­liste péda­go­gique et un groupe de jeunes autoch­tones à risque.

Ce qui m’a sem­blé vrai­ment réus­si à pro­pos de ces ate­liers, c’est qu’il y avait une cohé­rence, dans la mesure où ce n’é­tait pas seule­ment un évé­ne­ment ponc­tuel. C’é­tait récur­rent, donc ça m’a aidé à éta­blir la confiance et à nouer des liens avec les étu­diants au cours de ces 10 semaines. Cela m’a aidé à iden­ti­fier les besoins des étu­diants, leurs capa­ci­tés, leurs apti­tudes et len­te­ment créer un espace où plus d’ou­ver­ture. En plus, la com­pré­hen­sion de mon tra­vail et de mes pra­tiques pour­rait être incar­née et inté­rio­ri­sée par les étu­diants, afin qu’ils pour­raient en fait fabri­quer cer­tains des outils et tech­niques que je leur apportais.

J’ai tra­vaillé prin­ci­pa­le­ment sur le conte et la poé­sie en regar­dant les notions de com­ment nous sommes, cha­cun dans notre propre droit, « Experts de notre propre his­toire ». Nous avons tous la capa­ci­té de racon­ter nos his­toires. Nous avons tous une voix et nos expé­riences comptent. Nous sommes pré­cieux. Donc, cela a abou­ti à la créa­tion d’un chat book de poé­sie que les élèves ont pu par­ta­ger, les uns avec les autres, dans un spec­tacle de célébration.

Ces ate­liers se sont pour­sui­vis, j’ai donc été capable de tra­vailler avec dif­fé­rents groupes de la jeu­nesse au cours de mul­tiples années.

Et c’est tout pour moi, pour l’instant.

Sur les sen­si­bi­li­tés cultu­relles dans le cadre du tra­vail avec les jeunes autochtones

Salut tout le monde. Je m’ap­pelle Moe Clark. Je suis un artiste mul­ti­dis­ci­pli­naire métis bis­pi­ri­tuel et j’ai­me­rais par­ta­gez un peu sur la valeur et l’im­por­tance des pro­jets à court terme au sein de confi­ne­ment et milieux car­cé­raux, tra­vail avec des jeunes autoch­tones mineurs à risque.

Donc pour moi, ces ate­liers ont com­men­cé par une orga­ni­sa­tion lit­té­raire locale qui a agi comme hôte pour me connec­ter en tant que poète-artiste-chan­teur avec une ins­tal­la­tion locale ici à Mont­réal. Je veux conser­ver l’a­no­ny­mat donc, je ne le ferai pas expri­mer ou nom­mer l’une des orga­ni­sa­tions ou des ins­ti­tu­tions per­son­nel­le­ment. Je dirai que les séances ont été incroya­ble­ment pré­cieuses et dyna­miques. Je me pré­sen­te­rais à l’é­ta­blis­se­ment une heure par semaine, sur une période de 10 semaines. Je tra­vaille­rais en col­la­bo­ra­tion avec l’en­sei­gnant hôte, avec un groupe de 5 à 10 jeunes.

Pour démar­rer les pro­jets, j’ai sui­vi une for­ma­tion par l’in­ter­mé­diaire d’un orga­nisme local de ser­vices à la famille pour explo­rer les notions de sen­si­bi­li­té du trau­ma­tisme et com­ment col­la­bo­rer et tra­vailler avec des jeunes à risque qui pour­raient être dans des situa­tions pré­caires. En plus de cela, je fais appel à ma propre boîte à outils qui com­prend de l’ex­pé­rience avec l’ex­pé­rience soma­tique qui est une approche incar­née de la thé­ra­pie et un len­tille tenant compte des trau­ma­tismes. Elle explore et regarde le corps comme lieu de mémoire et de créa­ti­vi­té, ain­si qu’un site de nom­breuses expé­riences. Je m’ins­pire des pra­tiques des ensei­gne­ments de la roue médi­ci­nale, qui regarde les quatre direc­tions et l’ho­lisme de la per­sonne, que nous avons un corps phy­sique, men­tal, spi­ri­tuel et émo­tion­nel. Donc, pour vrai­ment exa­mi­ner et explo­rer ces quatre corps comme des aspects essen­tiels de qui et com­ment nous sommes dans le monde. Je m’ins­pire éga­le­ment de mon expé­rience de plus de 20 ans dans l’a­ni­ma­tion créa­tive, dans et en dehors des com­mu­nau­tés autochtones,avec les jeunes à risque, les jeunes han­di­ca­pés et col­la­bo­ra­tion inter­gé­né­ra­tion­nelle et interculturelle.

Tout au long de ces 10 séances, nous avons explo­ré dif­fé­rents outils et tech­niques d’é­cri­ture créa­tive et du tra­vail sou­vent à par­tir d’in­vites don­nées d’autres auteurs et créa­teurs autoch­tones et des musi­ciens. Dans la mesure du pos­sible, j’ai essayé d’u­ti­li­ser des outils et des invites inté­grant des cadres lin­guis­tiques autoch­tones et spé­ci­fiques cultu­rels qui
étaient spé­ci­fiques aux jeunes avec les­quels je travaillais.

Je ne pré­tends pas savoir tout ce qu’il y a à savoir sur le fait d’être autoch­tone, j’ai mes propres expé­riences en tant qu’ar­tiste métis qui a gran­di dans la ban­lieue de Cal­ga­ry et vit actuel­le­ment à Tiohtià:ke (à Mont­réal), mais d’être capable de pui­ser dans une boîte à outils de nom­breux auteurs, écri­vains et les musi­ciens autoch­tones m’ont aidé à créer plus d’ac­ces­si­bi­li­té et d’in­clu­si­vi­té pour les jeunes avec les­quels je travaillais.

Un outil vrai­ment pré­cieux lors des ate­liers était l” écri­ture créa­tive col­lec­tive et l’é­cri­ture col­lec­tive de chan­sons. Cela a don­né aux jeunes l’oc­ca­sion d’ex­pri­mer leurs idées et leurs his­toires, et construire des rela­tions les uns avec les autres, sans la néces­si­té d’être alpha­bé­ti­sé, d’a­voir de bonnes com­pé­tences rédac­tion­nelles et ils étaient capables de rire. Ils étaient capables d’é­mettre des sons différents.

Ils étaient capables d’i­mi­ter et d’ex­plo­rer dif­fé­rents sons de leurs pay­sages où ils ont gran­di, et où ils avaient été reti­rés, afin de se réadap­ter dans une ins­tal­la­tion de confi­ne­ment en milieu urbain. Pour ter­mi­ner ces 10 ate­liers, nous avons créé un livre de dis­cus­sion (Chat book) et ce livre a été recon­nu et célé­bré et chaque élève est repar­ti avec son propre copie comme sou­ve­nir et comme mémoire lors­qu’ils ont quit­té l’é­ta­blis­se­ment et ont conti­nué leur vie.

Voi­là, les pro­jets à court terme en situa­tion de confi­ne­ment et d’incarcération.

Sur un pro­jet avec des jeunes autoch­tones en milieu carcéral

Salut tout le monde. Je m’ap­pelle Moe et je suis artiste métis mul­ti­dis­ci­pli­naire bis­pi­ri­tuel. J’ai­me­rais main­te­nant par­ler des sen­si­bi­li­tés cultu­relles et des pro­to­coles lorsque l’on tra­vaille avec des jeunes incar­cé­rés, spé­ci­fi­que­ment les jeunes autoch­tones en tant que métis artiste et créa­teur. J’ai beau­coup tra­vaillé avec des com­mu­nau­tés autoch­tones, des gens venant de dif­fé­rentes nations, de dif­fé­rents hori­zons, de dif­fé­rents pro­fils per­son­nels et his­toires collectives.

Je pense, d’a­bord et avant tout, ce qu’il est impor­tant de noter et ce qui est impor­tant de faire est vos recherches. C’est ce que sont cer­tains des aspects sys­té­miques et des notions cultu­relles et his­to­riques qui ont conduit à l’ac­tuel situa­tion du jeune ou de la com­mu­nau­té avec qui vous tra­vaillez. J’aime vrai­ment exa­mi­ner atten­ti­ve­ment l’his­toire et les impacts de pen­sion­nats, sur l’his­toire et l’im­pact des contacts dans dif­fé­rentes communautés.

Quand les colo­ni­sa­teurs entrent dans les com­mu­nau­tés autoch­tones, et quel impact cela a‑t-il eu sur le conti­nuum cultu­rel, le conti­nuum lin­guis­tique et pra­tiques tra­di­tion­nelles de cette communauté.

Et j’aime inté­grer ces notions dans le tra­vail afin que je puisse exa­mi­ner et explo­rer, et aus­si faci­li­ter, d’un endroit plus com­pé­tent, et plus conscient et cultu­rel­le­ment sen­sible à ce que les par­ti­ci­pants pour­raient vivre, et com­ment ces expé­riences ont été éclai­rées et impac­tées à cause des situa­tions sys­té­miques et de la colo­ni­sa­tion. C’est donc la pre­mière étape.

La deuxième étape consiste éga­le­ment à exa­mi­ner un com­prendre que chaque peuple autoch­tone et chaque nation autoch­tone a des contextes cultu­rels dif­fé­rents, dif­fé­rentes langues et dif­fé­rentes pra­tiques de racon­ter, expri­mer, com­mu­ni­quer. Et ce type de pro­ces­sus est celui qui, à mesure que vous conti­nuez à tra­vailler dans la com­mu­nau­té, vous devient fami­lier et vous l’ob­te­nez, vous le savez et vous construi­sez des rela­tions avec les communautés.

Je pense que c’est vrai­ment le plus impor­tant à ne pas faire des hypo­thèses, pour venir avec autant d’in­for­ma­tions autant que vous le pou­vez, et de main­te­nir un niveau de curio­si­té et l’ou­ver­ture à l’ap­pren­tis­sage, et à l’ap­pren­tis­sage des com­mu­nau­tés avec les­quelles vous tra­vaillez. En outre, je m’as­sure tou­jours de tra­vailler avec un conseil d’an­ciens, de com­mu­nau­té, de gens qui je connais et avec qui j’ai noué des rela­tions de confiance.

Pour que tout ce que j’emporte avec moi quand je quitte ces ate­liers, je peux trai­ter et tra­vailler grâce au sou­tien et au sou­tien cultu­rel des aînés. Cela pour­rait inclure le tra­vail avec des plantes médi­ci­nales, tra­vaillant avec dif­fé­rents outils de gué­ri­son. Pour que tout ce que j’ai pu ramas­ser pen­dant les ate­liers, quels que soient les trau­ma­tismes et les défis par­ta­gés ou expri­més, j’ai aus­si une méthode et un pro­ces­sus de tra­vail pour ces difficultés.

Et en rela­tion et en conver­sa­tion avec les aînés et les conseils, qu” il s’a­git d’autres ani­ma­teurs artis­tiques, d’autres ensei­gnants, je suis éga­le­ment capable de par­ler et de trai­ter cer­tains des défis qui se sont pré­sen­tés. Une par­tie des choses où je ne savais pas for­cé­ment com­ment répondre. Déve­lop­per et appro­fon­dir ma boîte à outils pour deve­nir un meilleur allié et meilleur défen­seur des besoins des étu­diants et les par­ti­ci­pants avec les­quels je travaille.

Sur l’im­por­tance de se connec­ter avec les aînés lors­qu’on tra­vaille avec des jeunes autochtones

En plus de cela, je tra­vaille tou­jours avec un conseil des aînés et des membres de la com­mu­nau­té que je connais et avec qui j’ai construits rela­tions de confiance. Pour que quoi que j’emporte avec moi quand je sors de ces ate­liers, je peux trai­ter et tra­vailler avec le sou­tien et le sou­tien cultu­rel des aînés. Cela pour­rait inclure le tra­vail avec les plantes médi­ci­nales, le tra­vail avec dif­fé­rents outils de gué­ri­son. Pour quoi qu’il en soit que j’ai peut-être repris pen­dant les ate­liers, quels que soient les trau­ma­tismes et les défis qui ont pu être par­ta­gés ou expri­més, j’ai aus­si une méthode et un pro­ces­sus de sur­mon­ter ces difficultés.

Et en rela­tion et en conver­sa­tion avec les anciens et les conseillers, qu’il s’a­gisse d’autres ani­ma­teurs, autres ensei­gnants, je peux aus­si par­ler et trai­ter cer­tains des défis qui sont appa­rus, cer­taines des choses où je ne savais pas for­cé­ment com­ment répondre, à déve­lop­per et à appro­fon­dir ma boîte à outils, pour être un meilleur allié et un meilleur défen­seur des besoins des étu­diants et les par­ti­ci­pants avec les­quels je travaille.

 

Pour plus d’in­for­ma­tions sur Moe Clark, consul­tez son pro­fil d’ar­tiste ICI. Pour avoir un aper­çu de ce que fait Moe Clark, explo­rez le pro­jet sui­vant pré­sen­té sur le PCM Hub :

 

Pour plus d’in­for­ma­tions sur la musique en milieu car­cé­ral et de réadap­ta­tion, visi­tez ICI

 

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