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Leah Abramson

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Leah Abramson - La musique en milieu carcéral

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Dans le cadre de la res­source sur la musique en milieu car­cé­ral et de réadap­ta­tion, Leah Abram­son décrit ses expé­riences de créa­tion musi­cale dans une pri­son pour femmes dans le pro­jet « Women Rock ». Elle aborde les défis aux­quels elle a été confron­tée et ce que la créa­tion musi­cale lui a appor­té, ain­si qu’aux détenues.

Ses pre­miers pas dans la musique en milieu carcéral

Bon­jour, je m’ap­pelle Leah Abram­son. Mon pro­nom est elle. Je suis musi­cienne, com­po­si­trice, et ins­truc­trice basée à Van­cou­ver, en Colom­bie-Bri­tan­nique sur les ter­ri­toires des nations Mus­queam, Squa­mish et Tseil-Waututh.

J’ai com­men­cé à tra­vailler avec des femmes incar­cé­rées en 2008. J’ai com­men­cé comme béné­vole, ensei­gnante des cours de musique et, après quelques années de béné­vo­lat, j’ai com­men­cé un pro­gramme appe­lé Women Rock, vague­ment basé sur le modèle Port­land Girls Rock Camp pour ensei­gner les ins­tru­ments de groupes de rock, l’é­cri­ture de chan­sons et puis aidez-les à for­mer un groupe. Ce pro­gramme s’est ter­mi­né vers 2016.

Donc, au départ, j’ai recher­ché l’or­ga­ni­sa­tion Eli­za­beth Fry pour savoir com­ment deve­nir béné­vole, et ils m’ont diri­gé dans la bonne direc­tion. Mais, je ne suis pas deve­nue membre de l’or­ga­ni­sa­tion. J’ai éga­le­ment dû contac­ter la pri­son elle-même et un agent des pro­grammes sociaux pour voir ce qui est néces­saire pour que j’entre, et pour y ame­ner des ins­tru­ments, et pour dis­cu­ter de détails sur qui pour­rait vou­loir apprendre, qui pour­rait vou­loir être étu­diant . Alors j’ai fait la for­ma­tion de béné­vo­lat, juste une for­ma­tion géné­rale pour la pri­son qui durait quelques séances, puis j’ai orga­ni­sé le pro­gramme avec l’agent des pro­grammes sociaux.

Je l’ai fait un peu moi-même mais, pour trou­ver ces contacts, Eli­za­beth Fry a été utile.

Sur les défis à rele­ver pour entrer dans les prisons

C’é­tait plus dif­fi­cile, que je ne le pensais,entrer et four­nis­ser un ser­vice gra­tuit. Il y a un peu de scep­ti­cisme de la part de la pri­son – pour­quoi vou­driez-vous venir faire ça, et pour­quoi as-tu vrai­ment besoin d’ap­por­ter tous ces ins­tru­ments ? Je sup­pose qu’il y a le plus grand scep­ti­cisme autour du pro­gramme Rock Band parce qu’un groupe de rock, en géné­ral, n’est pas consi­dé­ré comme de la sorte de musique de réédu­ca­tion ou de ce type d’ac­ti­vi­té. Il est sou­vent consi­dé­ré comme rock and roll, déviant, sexe, drogue, etc., ce qui n’é­tait défi­ni­ti­ve­ment pas notre pro­gramme. En fait, ren­con­trer les gens à leurs niveaux en termes de la musique, cela peut être assez réédu­ca­tif en termes d’ap­pren­tis­sage d’un ins­tru­ment, et de réus­site dans quelque chose de semaine en semaine.

Mais nous avons dû four­nir beau­coup d’informations,démontrant ce qui avait été fait dans le
pas­sé en dif­fé­rents lieux, afin de convaincre les auto­ri­tés péni­ten­tiaires. Je sup­pose que c’é­tait une acti­vi­té utile. Aus­si en appor­tant des ins­tru­ments, tout doit être numé­ri­sé, tout doit être four­ni sous forme de liste au préa­lable. Vous devez donc savoir exac­te­ment ce que vous uti­li­sez. C’est donc un défi.Juste au niveau organisationnel.

Sou­vent aus­si, la pri­son est assez loin de Van­cou­ver, donc c’est tout un tra­jet en voi­ture. Il y a un tra­jet d’en­vi­ron une heure et demie dans chaque sens, dans la cir­cu­la­tion en fonc­tion du timing. Ensuite, il y a le finan­ce­ment, qui est une toute autre affaire.

Donc pour Women Rock, j’é­tais capable de s’as­so­cier à une orga­ni­sa­tion appe­lée Ins­tru­ments of Change qui col­lectent des fonds chaque année pour des choses comme celle-ci. Alors, à l’époque, nous pou­vions nous payer de cette façon. Mais quand au début je fai­sais du bénévolat,je fai­sais juste du béné­vo­lat. Alors, trou­ver du finan­ce­ment pour ces choses peuvent aus­si être très difficiles.

Encore une fois, parce qu’il y a cette idée que la musique est en quelque sorte une chose inutile, ou c’est juste pas néces­sai­re­ment aus­si impor­tant que l’é­du­ca­tion ou d’autres choses que les gens pour­raient apprendre.Certains pensent que c’est en quelque sorte la cerise sur le gâteau dont les gens n’ont pas besoin, ce qui est défi­ni­ti­ve­ment pas mon point de vue. Mais je pense qu’il y a la per­cep­tion que ce n’est pas quelque chose que les gens devrait avoir.

C’est presque comme s’il y avait cette punition,l’idée que les gens devraient souf­frir pour ce qu’ils ont fait, au lieu de réha­bi­li­ter et regar­der leur vie de cette façon.

Voi­là donc quelques-uns des choses qui consti­tuaient un obstacle.

Sur l’im­por­tance de la musique dans les prisons

C’est une expé­rience que je trouve convi­viale. Il a cer­tai­ne­ment eu ses défis. Ce n’est pas un endroit facile y aller chaque semaine. C’est défi­ni­ti­ve­ment quelque chose que vous digé­rez tout au long de la semaine, auquel vous pen­sez beau­coup dans votre quo­ti­dien. Vous ren­con­trez beau­coup de gens de dif­fé­rents tra­jets, qui avaient poten­tiel­le­ment eu une vie très dif­fé­rente de la vôtre. De plus, il y a des simi­li­tudes où tu penses, si ma vie avait allé légè­re­ment dif­fé­rem­ment, cela aurait pu être moi.

Je pour­rais apprendre la musique ici au lieu de cette per­sonne. Donc, ça fait beau­coup réflé­chir votre vie et votre situa­tion, votre édu­ca­tion et pri­vi­lèges dans le monde, et des choses comme ça. Mais, c’é­tait aus­si très signi­fi­ca­tif de don­ner aux gens l’op­por­tu­ni­té d’ap­prendre la musique, ce qui est quelque chose sans lequel je ne peux pas ima­gi­ner ma vie. Je pense que c’est
tel­le­ment signi­fi­ca­tif pour les gens dans leur vie et c’est une com­pé­tence qu’ils peuvent empor­ter avec eux à l’ex­té­rieur aus­si. Je sais que cer­taines per­sonnes l’ont fait et cela conti­nue d’en­ri­chir leurs vies, juste don­ner aux gens ces com­pé­tences musi­cales pour continuer.

J’es­père qu’il existe un moyen de créer d’op­por­tu­ni­tés pour cela, de manière natio­nale peut-être. Une façon pour les gens de com­prendre à quel point il est impor­tant d’a­voir des pro­grammes artis­tiques en milieu car­cé­ral. Et j’es­père trou­ver un moyen de tout cen­tra­li­ser pour que les gens puissent trou­ver plus faci­le­ment leur che­min à l’in­té­rieur pour four­nir des choses comme ça. Il y a eu une par­tie du pro­gramme que j’ai faite où nous avons fait des enre­gis­tre­ments, et un cer­tain nombre de femmes com­men­çaient à écrire des chansons.

Nous avons tra­vaillé avec eux pour réa­li­ser des enre­gis­tre­ments qu’ils pour­raient envoyer à leurs familles. Un cer­tain nombre des femmes envoyaient des chan­sons à leurs enfants et c’é­tait l’une des choses les plus signi­fi­ca­tives, et je pense que c’é­tait une vraie façon pour eux de s’ex­pri­mer et éga­le­ment se connec­ter avec leurs familles lors­qu’ils n’en seraient pas capable autre­ment. Par­fois leurs familles habitent loin et c’é­tait une expé­rience vrai­ment signi­fi­ca­tive pour qu’ils puissent com­mu­ni­quer de cette manière.

Pour plus d’in­for­ma­tions sur Leah Abram­son, consul­tez son pro­fil d’ar­tiste ICI. Pour avoir un aper­çu de ce que fait Leah Abram­son, décou­vrez les pro­jets sui­vants pré­sen­tés sur le PCM Hub :

Pour plus d’in­for­ma­tions sur la musique en milieu car­cé­ral et de réadap­ta­tion, visi­tez ICI.

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