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Thais Montanari

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  • Ouvert (définition : partitions pour une instrumentation non spécifiée)
  • Instruments acoustiques
  • 13 à 18 ans
  • Adultes
  • Ainés
  • Associations communautaires
  • Féminisme

Moi_Espace Public

description

Le pro­jet Moi_Espace Public est né dû à une convic­tion que la créa­tion artis­tique peut être un espace fruc­tueux d’échanges sur des ques­tions quo­ti­diennes, qu’elles soient sen­ti­men­tales ou sociales. Dans le cadre de ce pro­jet, mon désir était de ren­con­trer, échan­ger et expri­mer les gens sur deux sujets qui m’intéressent per­son­nel­le­ment et qui sont tout aus­si vastes et com­plexes : l’espace public et le vécu des femmes dans notre socié­té actuelle. Comme je suis une musi­cienne qui s’intéresse à l’interdisciplinarité, le pro­jet est basé sur la créa­tion d’œuvres audio­vi­suelles (dans le sens le plus large du terme).

Voi­ci la dyna­mique de tra­vail sur laquelle je me suis appuyé pour pro­duire les vidéos déjà réa­li­sées dans le cadre du pro­jet :

Avant le déve­lop­pe­ment du projet

1.    J’ai réflé­chi sur les thèmes que j’aimerais abor­der en me basant sur les lec­tures pré­cé­dentes que j’avais faites à chaque sujet.

2.    J’ai choi­si l’angle des thèmes à abor­der, dans mon cas l’expérience per­son­nelle des femmes dans les espaces publics choi­sis par chaque par­ti­ci­pante. J’ai vou­lu connaître les vécus de dif­fé­rentes femmes dans ces espaces et com­ment elles les aper­ce­vaient elles-mêmes là-dedans.

3.    J’ai éla­bo­ré une par­ti­tion-texte-guide capable d’inciter la créa­tion des pièces audio­vi­suelles sans trop fer­mer l’angle concep­tuel et esthé­tique du pro­jet. En effet, j’avais l’intention de pou­voir tra­vailler avec des femmes dans dif­fé­rents vécus (cultu­rel, géné­ra­tion­nel, etc.), dif­fé­rentes pro­fes­sions et dif­fé­rentes visions artis­tiques. Cette par­ti­tion est com­po­sée de 8 étapes à suivre comme pro­ces­sus de créa­tion. (Voir la par­ti­tion en bas)

Par­tie pra­tique du projet

1.    Les dis­cus­sions (Étapes 1 à 4 dans la par­ti­tion) :

J’ai choi­si cer­taines phrases et des ques­tions qui pour­raient moti­ver des conver­sa­tions sur les thé­ma­tiques com­munes du pro­jet. L’ordre de ces élé­ments dans le guide a été choi­si de manière à pas­ser d’une por­tée géné­rale à une por­tée sub­jec­tive dans les conver­sa­tions avec les participants :

a. En 1, j’ai choi­si des phrases d’une œuvre lit­té­raire très impor­tante pour moi dont l’auteur, le phi­lo­sophe fran­çais Hen­ri Lefebvre, parle sur la pro­duc­tion de l’espace public. Ces phrases me per­mettent d’introduire la ques­tion cen­trale du pro­jet et com­men­cer à inci­ter de la réflexion per­son­nelle sur cette thématique.

b. En 2, 3 et 4 j’ai créé des ques­tions pour invi­ter les per­sonnes à leur pla­cer au centre de la thé­ma­tique et l’aborder de manière per­son­nelle et objec­tive selon une expé­rience quo­ti­dienne ou ponc­tuelle. Nor­ma­le­ment, les gens se sentent tout de suite atti­rées par une thé­ma­tique per­son­nelle. Si ce n’est pas le cas, je leur invite à me racon­ter plus sur une expé­rience per­son­nelle en par­ti­cu­lier ou sur son envi­ron­ne­ment de tra­vail ou les tra­jets qu’elle réa­lise tous les jours ou les espaces qu’elle visite sou­vent pour ensemble choi­sir un angle à explo­rer dans le projet.

C’est à ces étapes que je pro­fite pour connaître mieux chaque per­sonne : d’où elles viennent ? Avec qui elles vivent, en quoi elles tra­vaillent ? Que font-elles en dehors du tra­vail ? Je leur laisse la liber­té d’en par­ta­ger autant qu’elles veulent et je les explique qu’elles peuvent aus­si cacher de moi autant qu’elles veulent. Je pro­fite de ce moment pour en échan­ger des expé­riences et pen­sées per­son­nelles à moi aus­si. Du côté pra­tique, ces conver­sa­tions peuvent éga­le­ment ser­vir d’outil pour m’aider dans la par­tie créa­tive de la pièce, une fois que, en connais­sant mieux les res­sen­tis et les goûts des gens, je peux les sug­gé­rer cer­taines stra­té­gies au cas où elles se sentent blo­quées plus tard dans ma proposition.

2.    Trans­for­mer ces réflexions en maté­riel artis­tique (Étape 5 à 7 dans la par­ti­tion) :

a.    En entrant dans la par­tie plus pra­tique du pro­jet, je demande aux gens de trou­ver des maté­riaux visuels et sonores qui peuvent repré­sen­ter les idées des étapes pré­cé­dentes. Je pro­fite en ce moment, pour savoir quelle est leur rela­tion avec l’art, quel genre d’art, de musique, de films aiment-elles, etc. Je tire de cette conver­sa­tion des outils qui peuvent m’aider à sti­mu­ler leur créa­ti­vi­té, au cas où elles se sentent blo­quées à un moment don­né et aider à l’aboutissement de l’œuvre. Je laisse chaque per­sonne avoir ses propres idées en accep­tant de tout : des réfé­rences à des œuvres célèbres, des pho­tos per­son­nelles, des images de l’internet, des sou­ve­nirs, des effets sonores, etc. Pour aider à déblo­quer leur ima­gi­na­tion, je peux moi-même don­ner cer­tains exemples basés sur ce que je sais de cette per­sonne ou même don­ner des exemples per­son­nels qui pour­raient avoir un rap­port avec ce dont elle essaie de s’exprimer. Si la per­sonne se sent blo­quée, je n’hésite pas à lui pro­po­ser une ou deux idées comme début de tra­vail et ensuite lui lais­ser déve­lop­per cette idée. Par exemple, si la per­sonne aime des­si­ner, je peux lui pro­po­ser de com­men­cer à tra­vailler sur un des­sin fait par elle en lien avec la thé­ma­tique de l’œuvre. S’elle aime la poé­sie, je peux lui pro­po­ser d’écrire des phrases et choi­sir des mots-clés comme réfé­rences des images et sons à enregistrer.

b.    Une fois que nous avons les maté­riels, je leur demande de créer un sque­lette, une struc­ture pour la pièce. Un ordre des sec­tions ou le point prin­ci­pal à explo­rer, les maté­riels qui peuvent se super­po­ser, le début, le milieu et la fin d’une idée par exemple.

c.     À la pro­chaine étape, je demande aux per­sonnes à repro­duire ou trou­ver et enre­gis­trer ces sons et images. Dans cer­taines créa­tions, le maté­riel a été repro­duit ou col­lec­té par la per­sonne elle-même avec les moyens qui étaient à sa dis­po­si­tion (son propre ins­tru­ment, des images pro­ve­nant d’Internet, des enre­gis­tre­ments et des prises avec leurs télé­phones ou camé­ras et enre­gis­treurs per­son­nels). Dans d’autres cas, j’ai uti­li­sé mon propre maté­riel (enre­gis­treur, micro­phones et caméra).

Au fait, les télé­phones intel­li­gents d’aujourd’hui peuvent être un bon outil pour la prise de son et d’images. De plus, cer­taines camé­ras (comme les Go-Pros) et enre­gis­treurs (comme ceux de la marque Zoom) ont un prix et une inter­face plu­tôt acces­sible. Fina­le­ment, il existe aujourd’hui dif­fé­rents sites où on peut télé­char­ger gra­tui­te­ment des images et des sons (il est impor­tant de noter le type de licence accor­dée par chaque site) :

Sons : Free­sound

Images : Uns­plash

Images et vidéos : Pexels

Tous : Vide­vo

3.    L’aboutissement de l’œuvre (Étape 8 dans la par­ti­tion)

Pour abou­tir l’œuvre, je demande aux gens d’expérimenter de mettre en place dans la struc­ture pen­sée aupa­ra­vant le maté­riel pro­duit dans l’étape 7. Si le contexte le per­met, idéa­le­ment, chaque per­sonne peut faire sa propre œuvre de manière indé­pen­dante. Je leur conseille d’être prêtes à adap­ter la struc­ture ou le maté­riel et les peau­fi­ner selon leur goût. Si le contexte ne per­met par que chaque per­sonne finisse seule leur propre œuvre, je peux les épau­ler tech­ni­que­ment ou de manière créative.

Au sujet des outils pour cette étape, il existe aus­si quelques logi­ciels de mon­tage gra­tuits qui sont adap­tés à tous les sys­tèmes d’exploitation comme Open Shot.

 De plus, le logi­ciel Davin­ci Resolve offre une ver­sion gra­tuite avec beau­coup de pos­si­bi­li­tés au niveau du mon­tage sonore et visuel.

Au besoin, il existe des vidéos tuto­rielles pour intro­duire ces logi­ciels.

4.          La dif­fu­sion de ces œuvres

Pour faire com­mu­ni­quer ces œuvres au public, j’ai créé une page web dédiée au pro­jet. En plus de pou­voir regar­der les dif­fé­rentes vidéos créées dans le cadre du pro­jet, toute per­sonne a accès à la par­ti­tion-guide qui est dis­po­nible en fran­çais, anglais, espa­gnol et portugais.

En bas vous pou­vez vision­ner la par­ti­tion du pro­jet ain­si que les idées prin­ci­pales et les résul­tats du tra­vail réa­li­sé par Chan­tal Gar­cia et Maria­ne­la Rey dans le cadre du projet.

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